Vœux présidentiels d'Emmanuel Macron pour 2025
Référendums pour les sujets déterminants de 2025, entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'espace Schengen, surpopulation carcérale record en France en 2024, réforme du RSA.
Ce qu'il faut retenir des vœux d'Emmanuel Macron pour 2025
Pour la première fois, l’allocution du président de la République a été précédée d'une vidéo d'environ deux minutes, retraçant plusieurs grands événements de l'année, suite à quoi Emmanuel Macron a clairement fait son mea culpa sur la dissolution de l'Assemblée nationale décidée en juin.
Le chef de l’Etat a fait savoir qu’en 2025 il demanderait aux Français de “trancher des sujets déterminants”. Une manière de laisser entrevoir des référendums, maintes fois évoqués mais jamais organisés depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, ou de nouvelles conventions citoyennes.
Dans une forme de mise en garde au gouvernement qui doit présenter une nouvelle mouture du budget pour l'année qui commence, Emmanuel Macron a aussi souhaité que la France “assure sa croissance en tenant ses finances”.
En matière européenne, le Président de la République a estimé qu’il fallait apprendre à “dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir” ajoutant “à l'inverse, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique”.
Emmanuel Macron veut demander aux Français de prendre position sur des sujets déterminants
Lors de ses voeux télévisés pour 2025, Emmanuel Macron a fait son mea culpa sur la dissolution de l'Assemblée nationale, qui a semé “divisions et instabilité”, avant d'appeler au “ressaisissement collectif”.
Privé d'une grande part de son influence, le chef de l'Etat a annoncé qu'il demanderait aux Français de “trancher” certains “sujets déterminants”. Et si le mot “référendum” n'a pas été prononcé, c'est bien ce à quoi pense le Président de la République, ainsi qu’à de nouvelles conventions citoyennes.
Dans les deux cas, là où l'Assemblée se montrerait trop divisée pour décider, le Président fait planer la menace de la court-circuiter, en sollicitant directement les Français. Manière, pour lui, de se replacer au centre du jeu.
La Roumanie et la Bulgarie intègrent pleinement l'espace Schengen
Après 13 ans d'attente, la Roumanie et la Bulgarie accèdent pleinement à l’espace de libre circulation Schengen. Des deux côtés, les dirigeants ont salué un moment “historique”, soulignant qu'il s'agissait d'un “objectif clé” depuis leur entrée dans l'Union européenne en 2007.
Créé en 1985, l'espace Schengen comprend désormais 25 des 27 pays membres de l'UE ainsi que leurs voisins associés que sont la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein.
Cette pleine adhésion de la Roumanie (19 millions d'habitants) et de la Bulgarie (6,5 millions) a été rendue possible par la levée du veto de l'Autriche qui jusqu’ici craignait un afflux de demandeurs d'asile en cas d'élargissement terrestre de Schengen. Des mesures mises en place ces derniers mois ont permis “une réduction massive des passages”.
D'importants bénéfices économiques, susceptibles de doper le produit intérieur brut d'au moins 1% dans les deux pays, sont attendus.
Record de près de 80 800 détenus en France au 1er décembre 2024
Selon le ministère de la Justice, au 1er décembre, 80 792 personnes étaient détenues en France, pour 62 404 places. Une densité carcérale moyenne de 129,5% qui atteint ou dépasse les 200% dans une quinzaine d'établissements ou quartiers pénitentiaires.
La densité carcérale atteint 156,8% en maison d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.
En troisième position derrière Chypre et la Roumanie, la France figure parmi les mauvais élèves en Europe en matière de surpopulation carcérale. Des mesures ont pourtant été prises, comme l'interdiction des peines de prison de moins d'un mois, l'aménagement des peines ou encore le développement de travaux d'intérêt général.
Ce qu'il faut savoir sur la réforme du RSA
Expérimentée depuis le printemps 2023 dans une cinquantaine de départements, la réforme du revenu de solidarité active va être généralisée aux 1,8 million de bénéficiaires de cette aide à partir du 1er janvier.
Jusqu'à présent, seuls 40% des allocataires du RSA étaient inscrits à France Travail. Désormais, cette démarche concernera tous les bénéficiaires.
La réforme conditionne désormais le versement de l'aide à quinze à vingt heures hebdomadaires d'activités, ces heures ne pouvant pas être du travail bénévole. Certaines exceptions sont prévues comme pour les personnes qui souffrent d'un handicap, d'une invalidité ou d'un problème de santé ainsi que les parents isolés d'enfant(s) de moins de 12 ans qui n'ont pas de solution de garde.
La nouvelle réforme du RSA s’associe au dispositif “suspension-remobilisation” qui entrera en vigueur au premier semestre 2025 pour la faire respecter. Si l'allocataire n'effectue pas les heures d'activités prévues, le versement de l'allocation sera suspendu.