Spéciale premier tour des législatives
Un aperçu du premier tour, chiffres, stratégies et élus
Spéciale Législatives 2024
Un récapitulatif rapide des résultats du premier tour des législatives anticipées
Les candidats du Rassemblement national ont passé le premier tour dans 485 des 577 circonscriptions. L'alliance de gauche a quant à elle franchi cette première étape dans 446 territoires. Immense désaveu pour le camp présidentiel qui bat en retraite alors que la droite réussit à se maintenir.
Selon des résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur lundi, le Rassemblement national et ses alliés menés par Eric Ciotti sont arrivés en tête, avec 33,15% des suffrages exprimés.
Le Nouveau Front populaire, coalition des partis de gauche, se classe deuxième avec 28% des suffrages exprimés. Les formations du camp présidentiel, réunies sous la bannière d'Ensemble, sont troisième, avec 20,04%, et Les Républicains associés aux divers droite finissent quatrièmes à 10,23%.
Dans le détail
Le Rassemblement national décroche son ticket pour le second tour dans 8 circonscriptions sur 10. En effet, les candidats du RN et leurs alliés emmenés par le président contesté des Républicains, Eric Ciotti, sont qualifiés dans 485 des 577 circonscriptions. En 2022, le parti d'extrême droite avait franchi cette première étape dans 208 circonscriptions. En deux ans, il a donc doublé son score. Par ailleurs, le RN est arrivé en tête dans 297 circonscriptions, dont 39 où ses candidats ont obtenu un score leur permettant d'être élus dès le premier tour.
Le Nouveau Front populaire s'est qualifié pour le second tour dans 446 circonscriptions. Dans 32 d'entre elles, son candidat est même élu dès le premier tour. En 2022, les résultats de la Nupes équivalaient à une qualification dans 382 circonscriptions. L'alliance de gauche progresse donc. Les bons scores du NFP sont à noter dans les grandes zones urbaines notamment à Paris et dans les départements de la petite couronne, ainsi qu'à Nantes, Toulouse ou Strasbourg, où il arrive souvent en tête. A contrario, la coalition s'efface dans de nombreuses circonscriptions du Sud-Est et du Nord-Est.
Pour le camp présidentiel s'étant présenté sous l'étiquette Ensemble, le désaveu est, une nouvelle fois, assez flagrant. Ses candidats se sont qualifiés dans seulement 319 circonscriptions, alors qu'ils avaient franchi ce premier tour dans 417 circonscriptions aux législatives de 2022. Ils perdent donc presque une centaine de circonscriptions et du terrain face à l'extrême droite et à l'alliance des gauches. On dénombre seulement 69 candidats du clan macroniste arrivés en tête ou d'ores et déjà élus. Quelque 96 autres sont qualifiés en troisième position, mais leur nombre pourrait baisser, eu égard aux éventuels désistements dans le cas de triangulaires face au Rassemblement national et au Nouveau Front populaire.
Les Républicains et leurs alliés de la droite ne s'étant pas alliés avec le Rassemblement national ne se sont qualifiés que dans 101 circonscriptions. Un score proche de celui de 2022, puisque la droite avait alors obtenu son ticket pour le second tour dans 91 territoires. Par contre, si l'on compare avec 2017, la diminution est drastique puisqu'à l'époque, la droite s'était qualifiée dans plus de 300 circonscriptions.
Découvrez les candidats élus dès le premier tour
Pour l'emporter au premier tour, un candidat doit obtenir plus de 50% des suffrages exprimés et les voix d'au moins un quart des électeurs inscrits sur les listes électorales. Lors des précédents scrutins, marqués par une forte abstention, le seuil de 25% d'électeurs inscrits était quasiment impossible à atteindre. Cette fois-ci, la forte hausse de la participation (67,5%) modifie la donne. 76 candidats ont donc été élus dès le premier tour dont 39 avaient été investis par le Rassemblement national et ses alliés.
Parmi les candidats élus dès le premier tour, on trouve Marine Le Pen dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais et Julien Odoul, député sortant du Rassemblement national, dans la 3ème circonscription de l'Yonne. Sont également directement élus : Sébastien Chenu (Nord), ainsi que plusieurs cadres marinistes tels qu’Edwige Diaz (Gironde), Laure Lavalette (Var), Julien Odoul (Yonne), Bruno Bilde (Pas-de-Calais) ou encore Alexandre Loubet (Moselle). D’autres députés RN sont élus ou réélus au premier tour : Nicolas Dragon (Aisne), Eddy Casterman (Aisne), José Beaurain (Aisne), Jocelyn Dessigny (Aisne), Bryan Masson (Alpes-Maritimes), Franck Allisio (Bouches-du-Rhône), Nicolas Meizonnet (Gard), Aurélien Lopez-Liguori (Hérault), Laurence Robert-Dehault (Haute-Marne), Florence Goulet (Meuse), Emmanuel Blairy (Pas-de-Calais), Philippe Ballard (Oise), Anaïs Sabatini (Pyrénées-Orientales), Émeric Salmon (Haute-Saône), Sandra Delannoy (Nord), Bruno Clavet (Pas-de-Calais), Hervé de Lépinau (Vaucluse), Philippe Lottiaux (Var), Yaël Ménache (Somme), Julie Lechanteux (Var), Kévin Pfeffer (Moselle), Christine Engrand (Pas-de-Calais), Franck Giletti (Var), Philippe Schreck (Var), Rhierry Frappé (Pas-de-Calais), Matthieu Marchio (Nord), Alexandre Dufosset (Nord), Guillaume Florquin (Nord), Alexandra Masson (Alpes-Maritimes), et Jordan Guitton (Aube).
A gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a également été réélu dans la 11ème circonscription de la Seine-et-Marne, tout comme les députés sortants LFI Manuel Bompard (4ème circonscription des Bouches-du-Rhône) et Clémentine Autain (11ème circonscription de Seine-Saint-Denis). Plus de 30 députés de l’alliance de gauche ont su tirer leur épingle du jeu en gagnant leur siège dès le premier tour : Clémence Guetté (LFI, Val-de-Marne), Marie-Charlotte Garin (EELV, Rhône), Sébastien Delogu (LFI, Bouches-du-Rhône), Bastien Lachaud (LFI, Seine-Saint-Denis), Rodrigo Arenas (LFI, Paris), Sophia Chikirou (LFI, Paris), Éric Coquerel (LFI, Seine-Saint-Denis), Sarah Legrain (Paris) et Danièle Obono (LFI, Paris), Martine Froger (PS, Ariège), Stéphane Peu (PC, Seine-Saint-Denis), Aurélie Trouvé (LFI, Seine-Saint-Denis), Paul Vannier (Val d’Oise), Andy Kerbrat (LFI, Loire-Atlantique), Sophie Taillé-Polian (EELV, Val-de-Marne), Isabelle Santiago (PS, Val-de-Marne), Aurélien Saintoul (LFI, Hauts-de-Seine), Nadège Abomangoli (LFI, Seine-Saint-Denis), Emmanuel Grégoire (PS, Paris), Aymeric Caron (REV/LFI, Paris), Carlos Martens Bilongo (LFI, Val d’Oise), Mickaël Bouloux (PS, Ille-et-Vilaine), Pouria Amirshahi (EELV, Paris), Eva Sas (EELV, Paris), François Piquemal (LFI, Haute-Garonne), ou encore Elsa Faucillon (PC, Hauts-de-Seine).
Du côté du camp présidentiel, deux candidats ont été élus dès le premier tour, à savoir Mikaele Seo, à Wallis-et-Futuna, et Pierre Cazeneuve, dans les Hauts-de-Seine.
Le député Les Républicains Philippe Juvin a été réélu dans sa circonscription des Hauts-de-Seine ainsi que la députée LR sortante des Alpes-Maritimes et Christelle d’Intorni, soutenue par le RN.
La question des triangulaires
Habituellement, seuls deux candidats se qualifient pour le second tour car il faut avoir récolté le vote de 12,5 % des électeurs inscrits dans son territoire. Avec une plus forte participation, comme lors du 30 juin, les cas de triangulaires, où trois candidats sont au delà des 12,5 se multiplient. La participation ayant atteint 66,7 %, mathématiquement, les triangulaires deviennent possibles dans 300 circonscriptions, selon Ipsos.
Si le Front Populaire tient une ligne claire - desistement du candidat en 3e position en faveur du candidat face au candidat RN - Renissance et ses alliés joue un jeu trouble, du cas par cas, où la règle du “ni-ni” est la loi. Mardi après 18h, la liste des candidats qui se maintiennent sera offcielle et nous aurons le nombre final de triangulaires.