Sommet sur l'océan à Nice : un traité pour protéger la haute mer
Interception du navire humanitaire Madleen, 10 morts dans un centre de distribution d'aide à Gaza, la Californie poursuit en justice l'administration Trump, frappes aériennes russes sur Kiev et Odessa
Sommet sur l'océan à Nice : un traité pour protéger la haute mer
En ouverture de la troisième Conférence des Nations Unies sur l'océan, Emmanuel Macron a assuré que le traité sur la haute mer allait être ratifié par suffisamment de pays pour pouvoir être mis en œuvre. Fruit d'interminables négociations, ce texte sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, communément appelé "traité BBNJ" (en vertu de son acronyme anglais), doit protéger les recoins les plus éloignées de nos océans.
Les 22 premiers kilomètres situés après les côtes constituent la mer territoriale du pays où vous vous trouvez. Ensuite, sa zone économique exclusive s'étend jusqu'à 200 milles nautiques (soir environ 370 km) mais rien n’est prévu pour l’immensité au-delà. Au sein de cette surface immense, aucun Etat ne peut prétendre asseoir sa souveraineté ni faire valoir sa juridiction. Le principe dit "de liberté des mers" y consacre pour tous "la liberté de navigation, de survol, de pose de câbles et pipelines sous-marins, de création d'îles artificielles autorisées par le droit international, de pêche et de recherche scientifique". La haute mer n'appartient à personne, elle appartient à tout le monde. Or les pollutions, la surpêche, les canicules marines dévastatrices et les convoitises en tout genre des multinationales s’y épanouissent à coeur joie.
Dans ce traité de 53 pages, l'ONU établit ainsi les règles de ces surfaces partagées. Les pays signataires du traité doivent coopérer pour protéger ces espaces, en travaillant à identifier et gérer des aires marines protégées, ou en y régulant si besoin certaines activités, comme la pêche, le transport maritime, l'exploitation de ressources minières ou la recherche scientifique.
Le traité a été discuté et débattu pendant une vingtaine d'années avant d'être adopté par les pays membres de l'ONU en juin 2023. Toutefois, pour entrer en vigueur, il doit d'abord être ratifié par au moins 60 pays. Après quoi, il faudra attendre 120 jours. Le texte a pour l'instant officiellement été ratifié par 31 pays ainsi que l'Union européenne. Mais la France, qui coorganise le sommet sur l'océan, a affirmé par la voix du chef de l'Etat qu'une cinquantaine de pays l'ont désormais ratifié et que quinze autres se sont engagés à les rejoindre.
Interception du navire humanitaire Madleen et rapatriement de l’équipage
Les militants pro-palestiniens du voilier humanitaire "Madleen", arraisonné lundi par Israël alors qu'il tentait de rallier la bande de Gaza, ont été transférés à l'aéroport de Tel-Aviv en vue de leur rapatriement, a annoncé le ministère des Affaires étrangères israélien. "Ceux qui refusent de signer les documents d'expulsion et de quitter Israël seront traduits devant une autorité judiciaire, conformément à la loi israélienne, pour autoriser leur expulsion", a indiqué le ministère sur X, ajoutant que les militants avaient rencontré à l'aéroport les consuls de leurs pays respectifs.
"Nous avons demandé à pouvoir exercer notre protection consulaire à leur égard" et à leur "rendre visite", a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères. Un peu plus tôt, le président de la République avait "demandé de permettre, dans les plus brefs délais, le retour en France de nos six ressortissants français", selon un communiqué de l'Elysée.
Dix morts près d'un centre de distribution d'aide à Gaza
Dix personnes ont été tuées et plus de 30 blessées par des tirs israéliens en tentant d'accéder à des centres de distribution d'aide gérés par la controversée Fondation humanitaire de Gaza, annonce la défense civile de la bande de Gaza. L'armée israélienne affirme de son côté avoir tiré des "coups de semonce en direction de suspects".
Le porte-parole de la Défense civile a déclaré à l'AFP que l'armée israélienne avait tiré "à plusieurs reprises" sur des personnes attendant de pouvoir atteindre un centre d'aide, faisant dix morts pendant la journée. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "plusieurs individus" avaient tenté de s'approcher de ses troupes dans la région de Rafah, "représentant une menace pour les soldats" qui "ont tiré des coups de semonce pour éloigner" ces individus.
Vers un autre centre géré par la GHF, à proximité de la zone dite du "couloir de Netzarim", 31 personnes ont été blessées par des tirs israéliens. Interrogée, l'armée israélienne a déclaré à l'AFP que "des milliers de civils palestiniens avaient tenté de pénétrer dans le centre de distribution d'aide". Face à des "suspects" qui "continuaient à avancer d'une manière qui mettait en danger les soldats, ces derniers ont réagi par des tirs de semonce", a ajouté l'armée, disant "ne pas être au courant d'informations sur des personnes blessées".
L'Etat de Californie poursuit en justice l'administration de Donald Trump
Le gouverneur démocrate de l'Etat de Californie, Gavin Newsom, et le procureur général de Californie, Rob Bonta, ont annoncé lancer des poursuites judiciaires contre l'administration de Donald Trump. Ils dénoncent la décision du président républicain d’envoyer la garde nationale contre des manifestants, et ce sans l'aval du gouverneur.
Le gouverneur de Californie estime que Donald Trump fabrique cette crise et crée la peur et la terreur pour prendre le contrôle d'une milice d'État et violer la Constitution américaine. L'ordre illégal qu'il a signé pour permettre ce déploiement est du jamais vu depuis 1965.
L'armée américaine a officialisé l'envoi d'environ 700 militaires des Marines dans l'agglomération de Los Angeles. "Les Marines américains ont servi honorablement dans de nombreuses guerres pour défendre la démocratie", a écrit Gavin Newsom. "Ils ne devraient pas être déployés sur le sol américain face à leurs propres compatriotes pour réaliser le fantasme fou d’un président dictatorial". Quelque 300 soldats de la garde nationale avaient été déployés à Los Angeles, où des violences ont éclaté après que des habitants ont tenté de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés, menées par la police fédérale de l'immigration.
Frappes aériennes russes massives sur Kiev et Odessa
De nouvelles attaques aériennes russes ont visé les villes ukrainiennes de Kiev et Odessa, faisant un mort et touchant notamment une maternité. "La Russie ment tous les jours au sujet de son désir de paix, et attaque les gens tous les jours. Il est temps d'imposer des sanctions. Temps de soutenir l'Ukraine avec des armes. Temps de prouver que la démocratie a du pouvoir", a réagi sur les réseaux sociaux le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Andriy Yermak.
À Odessa, un homme de 59 ans a été tué dans des frappes sur des immeubles résidentiels du centre de la ville et au moins quatre autres blessés, et une maternité a été touchée, selon le gouverneur Oleg Kiper.
À Kiev, quatre personnes ont été blessées dans une attaque aérienne. Le maire, Vitali Klitschko, a fait état de plusieurs bâtiments en feu. Dans le centre de Kiev, une journaliste de l'AFP a entendu au moins 12 explosions et des tirs de la défense anti-aérienne, ainsi que le bourdonnement d'une dizaine de drones.
Etat des lieux des médias en France, avec Didier Maïsto