Que va-t-il se passer après le vote de la motion de censure ?
Le bitcoin franchit la barre des 100 000 dollars, l'association Utopia 56 visée par trois enquêtes, un milliardaire et astronaute privé comme futur patron de la Nasa
Que va-t-il se passer après le vote de la motion de censure ?
Le Premier ministre Michel Barnier et son gouvernement ont été renversés mercredi 4 décembre, par le vote à l'Assemblée nationale d'une motion de censure du Nouveau Front populaire.
Le texte a été voté par 331 députés, soit 43 de plus que la majorité absolue de 288 voix requise pour son adoption. Ce vote contraint le Premier ministre à la démission, ce qui fait de lui le plus éphémère de la Ve République.
Plusieurs options s'offrent à Emmanuel Macron pour constituer un nouveau gouvernement. Le président de la République pourrait, comme il l'avait fait au lendemain des élections législatives, prendre son temps et laisser le gouvernement démissionnaire gérer les affaires courantes. Mais cette option ne semble pas avoir sa préférence.
Emmanuel Macron pourrait également renommer Michel Barnier (qui a écarté cette hypothèse mardi soir sur France 2) ou une autre personnalité compatible avec le socle commun, composé des macronistes, des centristes et de la droite. Les noms de Sébastien Lecornu (ministre des Armées sortant) et de François Bayrou (président du MoDem) circulent notamment. Mais ce nouveau gouvernement se heurterait alors au risque d'être à son tour censuré par l'Assemblée nationale, la motion de censure pouvant intervenir même sans utilisation de l'article 49.3 par le Premier ministre.
Le président de la République pourrait alors faire le choix d'un gouvernement technique, qui ne l'avait pas convaincu après les législatives anticipées.
Enfin, Emmanuel Macron pourrait envisager de bâtir une large coalition, allant de la droite au Parti socialiste, une hypothèse qui avait là aussi échoué au lendemain des législatives, le NFP étant resté uni.
Pour Arthur Delaporte, sénateur et député du Calvados, « il faut éviter d'être pendant des mois sous la menace d'une censure, et la seule piste que je vois aujourd'hui, c'est du côté des socialistes ». Le PS aimerait plancher sur « un accord de non-censure » afin de discuter avec tous les partis présents à l'Assemblée, sauf le RN, pour élaborer un accord qui permettrait à un nouveau gouvernement d'être nommé, « avec une personnalité de gauche à sa tête ».
L'idée a été reprise par l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui compte proposer son propre pacte de non-agression.
Si l'Élysée espérait que la réserve présidentielle lui redonne des couleurs dans l'opinion, il n'en est rien et sa popularité est au plus bas depuis son arrivée au pouvoir en 2017.
Un certain nombre d'acteurs politiques – de Jean-François Copé à Jean-Luc Mélenchon en passant par Charles de Courson – affirment désormais qu'une démission du président est la seule solution pour dénouer la crise. Un scénario qui relève de la « politique-fiction » selon l’intéressé.
Qui Emmanuel Macron va-t-il choisir pour remplacer le Premier ministre ?
Plusieurs noms circulent, et Emmanuel Macron ne devrait pas tarder à faire connaître son choix. Rentré d’Arabie Saoudite, le Président de la République ne s’est pas exprimé sur ses préférences. Prétendant ne pas croire à la censure, il n'y avait pour lui qu'un plan B, le plan Barnier.
Malgré tout, certains noms reviennent, dont ceux de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, François Bayrou, président du MoDem, et éventuellement, le socialiste Bernard Cazeneuve. À l'Assemblée nationale, peu croient en la possibilité de trouver un profil fédérateur.
Seule chose à peu près sûre, sans trêve olympique et ne souhaitant pas apparaître affaibli au coeur d’un moment d’instabilité ce week-end durant l’inauguration de Notre-Dame où les regards internationaux seront braqués sur lui et en présence de Donald Trump, le président ne tardera pas à désigner un successeur à Michel Barnier.
Le bitcoin franchit pour la première fois la barre des 100 000 dollars
Le cours s'est envolé après la nomination de l’avocat républicain Paul Atkins, partisan des cryptomonnaies, à la tête de l'Autorité américaine de régulation des marchés financiers. Le bitcoin a franchi pour la toute première fois la barre des 100 000 dollars, un mois pile après l'élection aux États-Unis de Donald Trump, fervent promoteur des cryptomonnaies.
L'an dernier, Paul Atkins avait critiqué publiquement les responsables de la SEC, estimant qu'ils auraient dû se montrer « plus accommodants » avec les entreprises des « cryptos » et accusant leur approche de détourner les entrepreneurs du marché américain. Il succède à Gary Gensler, dont la démission anticipée en novembre avait déjà fait bondir le cours du bitcoin.
Après avoir qualifié les cryptomonnaies d'escroquerie durant son premier mandat, Donald Trump a changé son fusil d'épaule pendant sa campagne, en partie financée par le secteur. Il jure désormais qu'il fera des États-Unis « la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies ».
L'association Utopia 56 visée par trois enquêtes
L'association d'aide aux migrants Utopia 56 est visée par trois enquêtes préliminaires, après des signalements des autorités. L'une des enquêtes est ouverte pour « diffamation », les deux autres pour « fausses informations ». C'est l'association elle-même qui a rendu publiques ces procédures.
Le procureur de la République de Boulogne confirme avoir reçu deux signalements de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, les 25 juillet et 18 septembre 2023. Le parquet précise avoir saisi la compagnie de gendarmerie maritime du Havre, pour enquêter sur « des faits qualifiés de communication ou divulgation d’une fausse information dans le but de faire croire à un sinistre de nature à provoquer l’intervention inutile des secours ».
La deuxième enquête vise un bénévole qui a appelé les secours en août 2024 pour signaler une suspicion de décès d’un enfant qui lui avait été communiquée. Il avait alors précisé « très clairement qu’il ne pouvait rien affirmer et ne faisait que relayer des témoignages reçus de personnes paniquées », souligne Utopia 56.
La troisième enquête porte sur des faits de diffamation à l’encontre des forces de l’ordre à raison de propos publiés sur X en avril 2024, faisant état d’un bateau incendié.
Le co-fondateur et délégué général de l’association, Yann Manzi, n’est pas surpris par ces procédures, Utopie 56 ayant déjà porté plainte contre l'État à la suite de naufrages.
Un milliardaire et astronaute privé comme futur patron de la Nasa
Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a choisi le milliardaire Jared Isaacman, premier astronaute privé à avoir réalisé une sortie dans l'espace, comme futur patron de la Nasa.
Sur X et sur son réseau Truth Social, le Président élu a annoncé être « ravi de nommer Jared Isaacman, un chef d'entreprise accompli, un philanthrope, un pilote et un astronaute, au poste d'administrateur de l'Administration nationale de l'aéronautique et de l’espace ».
Originaire de Pennsylvanie et âgé de 41 ans, Jared Isaacman a créé l'entreprise qui est devenue Shift4 Payments dans le sous-sol de sa famille à l'âge de 16 ans. Aviateur chevronné, il a piloté des avions militaires, a participé à des spectacles aériens et a établi un record du monde pour un vol autour de la Terre.
C'est également un grand défenseur de SpaceX et d'Elon Musk. En septembre, Jared Isaacman a réalisé la première sortie spatiale privée de l'histoire, dans le cadre du programme Polaris de SpaceX.