Que sait-on sur l'incendie dans la centrale nucléaire de Zaporijia ?
Situation critique au Soudan, élections en Tunisie, Musk vs Breton, Paul Watson devant les juges
Que sait-on sur l'incendie dans la centrale nucléaire de Zaporijia ?
Suite à une attaque présumée de drone, dimanche 11 août, un incendie s’est déclaré dans le système de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijia située à l'est de l’Ukraine le long du Dniepr, frontière naturelle entre les belligérants. Entièrement maîtrisé dans la nuit selon les autorités russes occupant le site depuis le début du conflit, aucun incident ne semble être à déplorer à ce stade. En toute logique, la Russie et l’Ukraine se renvoient la responsabilité de cet incident.
Volodymyr Zelensky accuse Moscou d’utiliser la centrale nucléaire de Zaporijia comme instrument de chantage international. De son côté, Evguéni Balitsky, le gouverneur russe de la région où se trouve le site nucléaire, relie l’incendie du système de refroidissement de la centrale au bombardement de la ville d'Energodar par les troupes ukrainiennes. Il a par ailleurs assuré que « l'environnement radiologique » autour de la centrale était normal, information confirmée par les experts de l’AIEA.
L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique a demandé « un accès immédiat » à la zone affectée « afin d’évaluer les dommages » et de « déterminer la cause possible de cet événement » avant de rappeler que toute action militaire menée contre la centrale « constitue une violation flagrante des cinq principes concrets de protection de la centrale, établis par le Conseil de sécurité des Nations unies ».
Situation catastrophique au Soudan selon l'ONU
Par la voix du directeur de l'agence onusienne pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Othman Belbeisi, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) met en garde la communauté internationale sur la situation actuelle au Soudan en affirmant que « sans une action immédiate, globale, massive et coordonnée, nous risquons d'être témoins de la mort, évitable, de dizaines de milliers de personnes dans les mois à venir ».
Selon l'OIM, les inondations causées par des pluies torrentielles et la famine viennent s'ajouter à une longue liste de périls auxquels sont confrontés des millions d'habitants de ce pays ravagé par la guerre, créant de ce fait « l'une des pires situations humanitaires au monde ». Les aides humanitaires peinent à parvenir aux plus démunis suite aux restrictions imposées par les parties en présence.
Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’une guerre entre l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdan Daglo. Le triste bilan de ce conflit s’élève à des dizaines de milliers de morts selon l’ONU. Plus de 10,7 millions de personnes ont été déplacées à travers le pays tandis que 2,3 millions d'autres ont dû fuir vers les pays voisins.
Cyberattaque lors de l’échange entre Elon Musk et Donald Trump sur X
Des problèmes techniques ont perturbé la conversation organisée sur X entre Donald Trump et son richissime soutien Elon Musk lundi 13 août, provoquant un retard de 40 minutes sur le début du live. Le patron du réseau social dénonce une cyberattaque massive destinée à embouteiller les serveurs de l'entreprise pour provoquer une panne. Durant cet échange, les deux interlocuteurs ont partagé de nombreuses théories radicales en comparant par exemple les immigrés clandestins à des « zombies », en ironisant sur le changement climatique générant « plus de propriétés en bord de mer » ou en évoquant un « coup d’État » concernant le renoncement du président américain Joe Biden.
Donald Trump, de retour sur X après en avoir été banni en janvier 2021 suite à l’invasion du Capitole à Washington, a ainsi promis « la plus grande déportation de l’histoire » des États-Unis en cas de victoire en affirmant que « l'afflux massif de migrants sous l'administration Biden a fait augmenter la criminalité ».
Elon Musk, qui a longtemps eu une relation compliquée avec Donald Trump mais le soutient publiquement depuis la tentative d'assassinat contre lui en juillet, en a profité pour cataloguer Kamala Harris, de candidate « d'extrême gauche ».
Malgré le rappel à l’ordre du commissaire européen Thierry Breton, Elon Musk avait promis un moment « très divertissant » offrant surtout à son ami Donald Trump, une vaste tribune touchant une audience maximale sans contradiction. Plus d’un million d’auditeurs étaient au rendez-vous pour écouter cet échange de deux heures.
Première audience devant les autorités danoises pour le fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson
Arrêté et emprisonné au Groenland depuis le 21 juillet, Paul Watson, le fondateur de l’ONG de défense des océans Sea Shepherd, sera auditionné jeudi 15 août par un juge qui statuera sur les suites à donner à sa détention et décidera de prolonger ou pas cette dernière d’un délai de quatre semaines, selon un communiqué du parquet.
La décision relative à l’extradition vers le Japon du militant écologiste ne sera pas évoquée durant cette audience, cette décision étant du ressort du ministère danois de la justice. La présidente de l’antenne française de l’ONG, Lamya Essemlali, dénonce le piège tendu à Paul Watson en expliquant que « la raison pour laquelle Paul s’est arrêté au Groenland, c’est parce que la notice rouge d’Interpol n’était plus sur le site (…) Or, il y a un mandat d’arrêt qui n’était pas public et qui a été émis par le Japon à l’intention du Danemark en mars dernier ».
Au Japon, Paul Watson, âgé de 73 ans, encourt une peine d’emprisonnement de plus de quinze ans, l’extradition lui serait donc fatale. L’arrestation du militant anti-chasse à la baleine a soulevé une vague de soutien allant jusqu’à l’Élysée qui a demandé au gouvernement danois de ne pas extrader Paul Watson.
Trois candidats en lice pour les élections présidentielles en Tunisie
Consécutivement aux renoncements de plusieurs prétendants à la présidence de la Tunisie, ce seront donc trois candidats, dont le président sortant Kaïs Saïed, qui se présenteront au scrutin, sans surprise selon les experts, du 6 octobre prochain : Kaïs Saïed, 66 ans, qui brigue un deuxième mandat, Zouhair Maghzaoui, 59 ans, ancien député défenseur du panarabisme, et Ayachi Zammel, également ancien député, chef d'un parti peu connu.
Les candidats devaient recueillir le parrainage de dix parlementaires, 40 élus locaux ou 10.000 électeurs à raison de 500 au moins par circonscription et fournir un extrait de casier judiciaire prouvant l'absence de condamnations. Des accusations d’entrave à l’obtention des formulaires de parrainage se font entendre dans les rangs des différentes oppositions.
Par ailleurs, plusieurs postulants potentiels sont emprisonnés pour des accusations de complot contre l’État, chasse aux sorcières dénoncée par Amnesty International. Emprisonnée depuis octobre pour complot contre le gouvernement, Abir Moussi, à la tête du parti destourien libre se réclamant de l’héritage des autocrates Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali, n’a pas pu se présenter. L'ancien conseiller à la sécurité nationale, Kamel Akrout, dénonce une « absence d'égalité des chances et des obstacles visant à exclure des candidats au profit d'un seul » décrivant le scrutin du 6 octobre comme « une formalité qui ne servira à rien d'autre qu'à conférer une légitimité imaginaire à un échec politique, un effondrement économique sans précédent, une pauvreté extrême et un isolement diplomatique ».
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