Plouf-plouf, qui sera premier ministre?
Budget austéritaire, Borne à la tête de Renaissance, l'Ukraine membre de la CPI, le NFP s'engage
Les cinq candidats favoris d’Emmanuel Macron pour le poste de Premier ministre
Faisant fi des résultats électoraux et tentant le tout pour le tout afin d’éviter une cohabitation, Emmanuel Macron peaufine sa stratégie depuis près de sept semaines, avec pour objectif de trouver le parfait remplaçant de Gabriel Attal, celui qui ne bouleversera pas sa politique économique.
À la veille de la convocation à l’Élysée, ce vendredi 23 août, des chefs de partis et des présidents de groupes parlementaires, on ressort des archives d’anciens profils issus du chiraquisme ou de la Hollandie tels que Michel Barnier, ancien ministre des Affaires étrangères de Jean-Pierre Raffarin, Xavier Bertrand, quatre fois ministre entre 2004 et 2012, ou encore Bernard Cazeneuve, l’ex-premier ministre de François Hollande.
À cette liste somme toute classique lors de chaque remaniement, quelques candidats s’avèrent plus surprenants, à l’image de celui du maire LR de La Baule (Loire-Atlantique), Franck Louvrier et celui du maire PS de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Karim Bouamrane.
Vers une union de la gauche avant la rencontre à l’Élysée ?
À la veille d’un rendez-vous décisif, la coalition de gauche, arrivée en tête lors des élections législatives anticipées, apparaît à nouveau divisée. La proposition de Jean-Luc Mélenchon et des responsables de La France insoumise (LFI) d'engager une procédure de destitution du chef de l'Etat s'il ne nommait pas Lucie Castets à Matignon n’a pas fait l’unanimité.
Fragilisés par leur très relative majorité de 193 élus les tenant très éloignés de la majorité absolue de 289 élus, il est impératif que les partis de gauche réussissent à faire front commun pour gouverner sans risquer de motion de censure. Si Lucie Castets multiplie les mains tendues, la stratégie des majorités de circonstance est pourtant loin de convaincre l'ensemble de la gauche. Une lettre aux Français de Lucie Castets et des membres du NFP a été publiée ce jour par France Info, assurant que, “comme dans toutes les démocraties parlementaires, la coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement, chercher des accords au sein du Parlement et se mettre au travail. Nous y avons travaillé tout l’été. Nous sommes prêts.”
Pour Emmanuel Macron, éviter la cohabition, serait de favoriser une solution qui pourrait être la construction d'une majorité englobant une partie du centre-droit constitué de partis comme Liot, Ensemble, Horizons et le MoDem, quitte à perdre le soutien des insoumis et à trouver un nouveau Premier ministre plus consensuel au centre.
Candidature de l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne à la tête de Renaissance
L'ancienne Première ministre Elisabeth Borne annonce sa candidature à la tête du parti d’Emmanuel Macron, Renaissance, dans un entretien accordé au Parisien. La députée du Calvados confie que le parti « n'a pas vocation à être une chapelle ou une écurie présidentielle » et que si « traditionnellement, il n'est pas d'usage d'être président de groupe en même temps que l'on dirige le parti », Gabriel Attal, élu à la présidence du groupe à l'Assemblée, pourrait également avoir pour ambition de s'emparer de la direction du parti.
Ce dernier n’a pas encore fait part de ses intentions mais a déjà évoqué l’absence de problème selon lui au cumul de ces deux fonctions. Maillon faible du dispositif présidentiel depuis 2017, l’avenir de Renaissance constitue un enjeu fort du camp macroniste, Emmanuel Macron ne pouvant se représenter en 2027. Un congrès du parti doit se tenir avant la fin novembre.
Le Parlement ukrainien vote pour rejoindre la Cour pénale internationale
Malgré une opposition militaire et des années de tergiversations, le Parlement ukrainien a voté mercredi 21 août pour que l’Ukraine rejoigne la Cour pénale internationale (CPI) dans l'espoir de punir la Russie pour des crimes de guerre présumés commis sur son territoire.
La question est très sensible en Ukraine, beaucoup craignant que son armée ne soit à son tour visée par la CPI, dont la mission est de poursuivre les auteurs de génocide, de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et d’agression. L'Ukraine a d’ailleurs invoqué l'article 124 du statut de Rome qui permet d'exempter, pendant sept ans, tout Ukrainien, civil comme militaire, de toute poursuite pour crimes de guerre par la CPI.
Suite à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe en 2022, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le président Vladimir Poutine et plusieurs autres hauts responsables civils et militaires russes pour des crimes présumés en Ukraine. 281 parlementaires ont donc voté pour ratifier le statut de Rome, traité fondateur de la CPI, le minimum requis étant fixé à 226. L’Ukraine devient ainsi le 125 ème membre de cette institution.
Budget : le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal garde le cap de l’austérité
Les délais incompressibles de la réalisation d’un budget sont tels qu’en l’absence de successeur avant au mieux la semaine prochaine, Gabriel Attal a transmis mardi aux ministères les « lettres plafonds » d’un projet de budget 2025 dont il propose l’exacte reconduction du total des crédits. En effet, le projet de loi de Finances (PLF) doit être déposé au Parlement le 1er octobre, après une série d’examens et avis en septembre (par le Haut conseil des Finances publiques, par le Conseil d’État, par le conseil des ministres), et avant les discussions à l’Assemblée nationale puis au Sénat. La loi de Finances est ensuite impérativement publiée avant le 1er janvier suivant.
Il y avait 492 milliards d’euros de crédits dans le budget 2024, il y en a 492 aussi au total dans les lettres plafonds envoyées mardi aux ministères. Ce que l’on appelle « un budget zéro valeur » arrive rarement. Les répartitions sont légèrement différentes, avec notamment des baisses de crédits concernant le chômage et la prise en charge de l’apprentissage. Cette stabilité apparente cache en réalité un effort budgétaire considérable car maintenir des crédits inchangés face à l'inflation revient à imposer environ 10 milliards d'euros d'économies aux ministères.