Ouverture d’une enquête après des menaces contre les juges qui ont condamné Marine Le Pen
Proposition de loi transpartisane sur les déserts médicaux, l'Assemblée nationale approuve le texte sur le narcotrafic en 1ère lecture, augmentation du tarif du gaz, évasion de 529 détenus en Haïti.
Ouverture d’une enquête après des menaces contre les juges qui ont condamné Marine Le Pen
Au lendemain de la condamnation en première instance de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, une nouvelle enquête a été ouverte, concernant des menaces reçues par les magistrats du tribunal correctionnel de Paris, où l'affaire des assistants parlementaires du FN (ex-Rassemblement national) a été instruite.
Dirigée par le pôle national de lutte contre la haine en ligne et confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes, la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, précise qu’elle vise “les propos répréhensib
les proférés à l'encontre des magistrats qui ont rendu collégialement la décision”.
Une autre enquête avait déjà été ouverte en début d'année pour des menaces de mort à l'encontre de la magistrate ayant présidé l'audience et des deux procureurs ayant requis contre les prévenus dans cette même affaire. Ces menaces avaient été postées sur un site d'extrême droite.
À l'occasion de cette nouvelle enquête, la procureure de la République a rappelé que “le fait de divulguer des informations personnelles permettant d’identifier ou localier une personne dépositaire de l’autorité publique et l’exposant à un risque d’atteinte à sa personne ou à ses biens est une infraction faisant encourir la peine de 5 ans et 75 000 euros”.
Proposition de loi transpartisane sur les déserts médicaux
La proposition de loi signée par 252 députés de tous bords divise à cause de son premier article qui a pour ambition de s’attaquer à la liberté d’installation des médecins. Supprimé lors de l'examen du texte en commission des affaires sociales, les initiateurs du projet de loi comptent le réintroduire lors de cette nouvelle phase.
Cette mesure phare consiste à “flécher l'installation des médecins – généralistes et spécialistes – vers les zones où l'offre de soins est insuffisante”. Les députés veulent ainsi “créer une autorisation d'installation des médecins” qui sera délivrée par les agences régionales de santé.
Soit le professionnel se situe en zone sous‑dotée en médecins et l'autorisation est délivrée de droit pour toute nouvelle installation, soit il se trouve dans une zone où l'offre de soins est au moins suffisante et l'autorisation est délivrée uniquement si l'installation fait suite à la cessation d'activité d'un praticien pratiquant la même spécialité sur ce territoire.
Difficile de dire si cette proposition de loi sera adoptée en intégralité. Le texte a été signé par des députés issus de quasiment tous les groupes politiques de l'Assemblée, à l'exception du Rassemblement national et de ses alliés ciottistes.
L'Assemblée nationale approuve le texte sur le narcotrafic en première lecture
L'Assemblée nationale a approuvé, en première lecture, une proposition de loi sénatoriale pour “sortir la France du piège du narcotrafic”, un texte clé de la politique de sécurité du gouvernement qui a suscité de vifs débats dans l'hémicycle.
Le texte a été approuvé par 436 voix contre 75. La coalition gouvernementale et le RN ont voté pour, tandis que la gauche s'est divisée : le PS a voté pour, LFI contre, tandis que les députés écologistes et GDR se sont majoritairement abstenus. Le texte doit être adopté définitivement les 28 et 29 avril au Sénat et à l'Assemblée, après une commission mixte paritaire permettant d'accorder les points de vue des deux chambres.
Sur X, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a immédiatement commenté l'adoption de cette loi : “Je pense à nos forces de l’ordre et aux agents du ministère de l’Intérieur, en première ligne, qui disposeront désormais de nouveaux outils pour affronter les réseaux criminels avec plus d’efficacité”. Son homologue à la Justice Gérald Darmanin salue “une avancée majeure pour la protection des Français”.
Le prix du gaz va bondir de 2,2 % au mois d’avril
En moyenne, le gaz devrait subir une hausse de 2,2 % sur le prix du kilowattheure pour le mois d’avril. Pour les contrats indexés sur les prix du marché, cela représente une hausse de 41 % en un an. Si l'on remonte à janvier 2021, on constate une augmentation de 99 % en quatre ans.
L’hiver ayant été très froid en Europe, la dépendance au gaz s’est accrue pour se chauffer et les stocks ont diminué. Fin mars, les réserves de gaz en France étaient remplies à 33 %, alors qu’elles dépassaient les 50 % l’année dernière au même moment. Avec la guerre en Ukraine, les importations de gaz ont diminué, forçant la France à acheter du gaz en Norvège ou aux États-Unis, ce qui renchérit les prix et a une répercussion sur les factures des consommateurs.
Évasion de 529 détenus en Haïti
Au lendemain de l'assaut de gangs contre un établissement pénitentiaire de la ville de Mirebalais et l’évasion de 529 détenus, les autorités haïtiennes ont reconnu qu'elles risquaient de perdre le contrôle de cette commune située au nord-est de la capitale, Port-au-Prince. “Les policiers, en sous-effectifs, ont fui le commissariat. Les assaillants ont pu libérer les prisonniers et ont provoqué des dégâts dans la ville avant l'arrivée des renforts”, a déclaré le représentant du gouvernement dans cette région, Frédérique Occéan.
Selon le responsable, des violences ont fait “des morts et des blessés au sein de la population locale” et des milliers de personnes se sont réfugiées dans les communes avoisinantes.
Le pays connaît un regain de violence depuis mi-février, avec des attaques de gangs contre la population. En dépit de la présence de la force multinationale de sécurité, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer. Cette force, menée par le Kenya et soutenue par l'ONU, a commencé à se déployer l'été dernier et compte désormais un peu plus de 1 000 policiers de six pays différents, bien loin des 2 500 attendus.
Lors de la relocalisation du Tribunal de première instance en dehors de la capitale Port-au-Prince, pour cause d'insécurité, le président du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, a reconnu que le pays était en “situation de guerre”.