Mort du pape François à l'âge de 88 ans
Mayotte post-Chido, échec de la trêve de Pâques entre Kiev et Moscou, secouristes tués par Tsahal à Gaza, Javier Milei s'en prend à la presse, conflit entre Trump et le patron de la BCA.
Mort du pape François à l’âge de 88 ans
Le Vatican a annoncé la mort du pape François, lundi 21 avril dans la matinée, à l'âge de 88 ans. Le pontife argentin avait connu divers problèmes de santé ces dernières années et depuis 2022, il ne se déplaçait plus qu'avec une canne ou en fauteuil roulant. Durant ses douze années de pontificat, il s'est inscrit en rupture de ses prédécesseurs, Benoît XVI et Jean-Paul II.
Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires de parents italiens, Jorge Mario Bergoglio passe l'essentiel de sa vie en Argentine. En 1958, il s'engage dans la congrégation des jésuites. À cette époque, il a une petite amie, Amalia, et pense au mariage. Mais l'appel de la vocation change le cours de sa vie. Dans les années qui suivent, Jorge prononce ses vœux définitifs. Il est ordonné prêtre et commence à gravir les échelons au sein de sa congrégation. En 1976, quand le commandant en chef de l'armée de terre argentine, Jorge Rafael Videla, renverse la présidente Isabel Perón, il occupe le poste de supérieur provincial des jésuites de Buenos Aires.
La dictature militaire va durer près de sept ans. Plus de 30 000 personnes disparaissent et des prêtres sont kidnappés, torturés et assassinés. Jorge Mario Bergoglio sera soupçonné d'avoir collaboré avec le général Videla et d'avoir fermé les yeux sur le scandale des enfants volés. La justice argentine le blanchira de toute accusation.
Jorge Mario Bergoglio finit par revenir en Argentine après en avoir été éloigné par sa hiérarchie. Il s'impose comme une figure populaire. Devenu archevêque en 1998, puis cardinal en 2001, il demeure très proche des plus démunis et s’engage contre les inégalités et les injustices sociales. Lorsqu'il est élu cardinal, il invite ses compatriotes à ne pas se rendre au Vatican et à verser l'argent épargné aux plus pauvres.
En devenant pape, Jorge Mario Bergoglio décide de donner un signal fort à son pontificat en choisissant le nom de François, en référence à saint François d'Assise, qui se battait pour les pauvres et la paix. Son style tranche avec ceux de ses prédécesseurs. Il renonce à l'essentiel des avantages pontificaux, préfère un sobre appartement aux ors du palais apostolique et invite régulièrement à sa table SDF et détenus.
Dès le début de son pontificat, il fait de la crise migratoire son cheval de bataille, dénonce la "mondialisation de l'indifférence" et rappelle aux pays occidentaux leurs racines chrétiennes, tout en les enjoignant à respecter leur vocation à la charité. Bien plus tard, il s'opposera aux expulsions massives de migrants voulues par Donald Trump, de retour à la Maison Blanche, et condamnera la cruauté de la guerre à Gaza.
Le pape François incarne la quête de renouveau de l'Eglise, essoufflée par les scandales financiers et pédocriminels. Dès le début, il s'attèle à la réforme de la Curie, le gouvernement central du Saint-Siège.
Ses années de pontificat sont aussi celles du développement du dialogue interreligieux, notamment avec l'islam. Il contribue aussi à la réconciliation des Eglises catholique et orthodoxe, effort de rapprochement contrarié par la guerre en Ukraine, qui voit le patriarche orthodoxe russe Kirill soutenir le régime de Vladimir Poutine.
Mayotte peine à se relever du passage du cyclone Chido
La visite du chef de l’Etat est très attendue à Mayotte, quelques semaines après l'adoption de la loi d'urgence pour faciliter la reconstruction du département. Les dégâts ont été estimés à 3,5 milliards d’euros, de quoi précariser encore davantage le département français dans lequel un habitant sur trois loge dans un bidonville.
Dans l’archipel, la priorité a été donnée à la reconstruction des lieux publics, comme les écoles mais les logements des sinistrés sont toujours dans le même état. La toiture d'un logement individuel sur quatre a été endommagée par le cyclone et les chantiers ne peuvent avancer que lentement, en raison des pénuries de main-d'œuvre et de matériaux. Acheminés par bateau, le bois et le métal arrivent trop lentement.
Cette situation suscite de l'impatience et de l'agacement chez les habitants. Certains élus locaux dénoncent des aides trop faibles, comme le montant des prêts à taux zéro débloqués par le gouvernement, largement insuffisant selon eux.
D’autres critiquent le déploiement d’habitats modulaires prévu par l’Etat. Ces petites maisons en préfabriqué constituent des solutions très temporaires et peu résistantes mais dont on constate qu’elles demeurent souvent de façon permanente.
Le ministère des Outre-mer précise qu’en plus des 210 structures modulaires, la construction d’une cinquantaine de logements plus durables est prévue. D'ici quelques jours, un projet de loi de programmation pour la reconstruction de l’archipel débloquant trois milliards d’euros d'investissement doit être présenté.
L’échec de la trêve de Pâques entre Kiev et Moscou
Malgré la trêve de trente heures pour Pâques annoncée par Vladimir Poutine et acceptée par son homologue Volodymyr Zelensky, l'Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées de poursuivre leurs attaques.
Côté russe, le ministère de la Défense a rapporté des tentatives infructueuses de l'armée ukrainienne dans les secteurs de Soukha Balka et de Bagatyr dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Moscou a aussi signalé des actions militaires ukrainiennes contre les régions russes frontalières de Briansk, Koursk et Belgorod, dans lesquelles "des civils ont été tués ou blessés".
Côté ukrainien, Volodymyr Zelensky a signalé des "opérations russes" dans les secteurs de Pokrovsk et de Siversk, sur le front oriental, reprochant au Kremlin de "continuer d'utiliser des armes lourdes". Bien qu’aucune frappe aérienne russe n’ait eu lieu, il affirme que la Russie a violé la trêve plus de 2 000 fois. Le chef de l'Etat ukrainien a une nouvelle fois proposé d'instaurer un "cessez-le-feu complet, inconditionnel et équitable pouvant durer au moins trente jours".
Secouristes tués à Gaza par l’armée israélienne
L'armée israélienne a partagé les conclusions de son enquête sur la mort de 15 secouristes palestiniens tués par des tirs israéliens dans la bande de Gaza, le 23 mars. Les corps des victimes avaient été retrouvés enterrés dans le sable, dans ce que le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU a qualifié de "fosse commune".
"L'enquête a identifié plusieurs manquements professionnels, des manquements aux ordres et un manquement à l'obligation de rendre compte de l'incident", assure Tsahal et précise que l'officier en charge des soldats auteurs des tirs sera limogé "pour avoir fourni un rapport incomplet et inexact".
Alors que le Croissant-Rouge avait affirmé que les soldats israéliens avaient tiré avec "l'intention de tuer", selon les résultats de cette enquête menée par Tsahal, ces derniers n'ont pas ouvert le feu "à l'aveugle" ni "sans discernement".
Israël réaffirme que six des victimes ont été " rétrospectivement identifiées comme des terroristes du Hamas", et "regrette les dommages causés à des civils non impliqués".
Lors de la conférence de presse, l'armée israélienne a confirmé qu'un des secouristes qui avait survécu aux tirs était "toujours en détention".
Le président argentin Javier Milei s'en prend à la presse
Réagissant à la couverture médiatique de ses annonces pour les agriculteurs, le président argentin Javier Milei s'en est pris aux journalistes qui critiquent son gouvernement, les qualifiant de "tueurs à gages" et de "racaille menteuse" sur le réseau social X.
Alors qu'il avait annoncé, en janvier, la réduction temporaire des taxes sur les exportations agricoles jusqu'au 30 juin, Javier Milei a notamment averti la semaine dernière qu'il ne renouvellerait pas la mesure. Cela a été interprété par la presse et le secteur agricole comme une pression pour augmenter les exportations du secteur.
"Ils se sont surpassés en disant que je menaçais les agriculteurs", a dénoncé le président argentin, au sujet des rédacteurs. Javier Milei a vilipendé à de nombreuses reprises les journalistes qu’ils accusent d’être des "corrompus". Le président n'a tenu aucune conférence de presse depuis son entrée en fonction le 10 décembre 2023.
Conflit entre Donald Trump et le patron de la banque centrale américaine
Le président américain menace de limoger le président de la Fed, chargé de la politique monétaire américaine et théoriquement indépendant, face à son refus de baisser les taux d'intérêt de l'institution.
Donald Trump multiplie les attaques incendiaires contre le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, sur fond de désaccords sur la gestion de la politique monétaire du pays. Le républicain et son équipe ont évoqué la possibilité de limoger Jerome Powell, dont le second mandat doit s'achever en mai 2026. Une telle décision remettrait en cause l'indépendance séculaire de la banque centrale américaine.
"Je ne suis pas content de lui. Je lui ai fait savoir et si je veux qu'il parte, il partira vite fait, croyez-moi", a assuré le président américain. "Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine", a-t-il également écrit le même jour sur sa plateforme Truth Social.