Matignon : habemus primus minister ?
Bruno dérape à nouveau, Niel chez TikTok, la suspension de X confirmée au Brésil
Matignon : habemus primus minister ?
Près de deux mois après les législatives, le choix du premier ministre n’est toujours pas arrêté. Lundi 2 septembre, Emmanuel Macron a reçu deux possibles candidats, l'un issu de la gauche, Bernard Cazeneuve, et l'autre de la droite, Xavier Bertrand tandis qu’un troisième nom, plus inattendu car inconnu du grand public, a lui aussi fait son apparition comme prétendant à Matignon. Ce nom, c’est celui de Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), suscitant des réactions sceptiques à gauche, Olivier Faure s’interrogeant sur sa véritable ligne politique et Carole Delga lui reprochant de n’avoir jamais gouverné.
En ce qui concerne Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, tandis que le premier, président des Hauts-de-France et tenant d'une droite gaulliste et sociale ne fait pas l’unanimité au sein des dirigeants de son parti, Les Républicains, le second suscite la division à gauche et son entourage met en garde sur son manque d’enthousiasme à assumer la fonction de chef de gouvernement. Le suspens demeure donc entier et la saga de l’été n’a pas trouvé sa conclusion de rentrée.
Finances publiques : nouveau dérapage de 16 milliards
Plus importantes que prévu, les dépenses des collectivités, couplées à des recettes moindres qu’espérées pour l’Etat, risquent de créer un déficit public de 5,6 % du PIB cette année, voire 6,2 % en 2025.
Dans une lettre adressée lundi soir aux rapporteurs généraux et aux présidents des commissions des Finances des deux assemblées, le ministre démissionnaire des Finances Bruno Le Maire et le ministre démissionnaire délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave alertent sur une « augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités » qui pourrait « dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros » par rapport à la trajectoire de déficit soumise à Bruxelles au printemps. Précédemment abaissées de « près de 30 milliards d’euros », les prévisions de recettes fiscales pourraient par ailleurs ne pas être atteintes. Plus importantes que prévu, les dépenses des collectivités, couplées à des recettes moindres qu’espérées pour l’Etat, risquent de créer un déficit public de 5,6 % du PIB cette année, voire 6,2 % en 2025.
Relativement aux prévisions macroéconomiques, le gouvernement table désormais sur une croissance de 1,1 % en 2024, contre 1 % anticipé jusqu’ici et laisse le soin à ses futurs remplaçants de modifier le cas échéant un budget 2025 décrit comme « réversible » établi sur la base de dépenses de l’Etat strictement équivalentes à celles de 2024 mais réparties différemment. Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée, Éric Coquerel (LFI) a indiqué que « seuls les budgets dédiés à la défense et à la sécurité augmenteront plus vite que l’inflation » l’an prochain tandis que « les politiques les plus touchées devraient être l’aide publique au développement, le sport, l'agriculture, l'outre-mer, l'écologie et la santé ». Le travail et l’éducation nationale « seront également concernés par une baisse de moyens ».
Les collectivités locales vont payer la facture du déficit public
Sans un cumul d’économies atteignant les 60 milliards, le déficit public atteindrait 5,6% du PIB cette année au lieu des 5,1% espérés et plongerait à 6,2% en 2025 au lieu des 4,1% prévus. Comme l’indique le président de la Commission des Finances, Eric Coquerel, même dans le cas où seraient réalisées 30 milliards d'économies, le déficit public stagnerait encore à 5,2% l'an prochain. Il précise également que « les chiffres communiqués démontrent que la politique de l'offre et de la compétitivité, que manifestement le président Macron entend poursuivre, emmène toujours plus vite le pays dans le mur ». Selon lui, plutôt que de restreindre les dépenses, « ce sont des recettes qu'il convient d'aller chercher ».
Le déficit public est constitué du solde des comptes de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales. La France, déjà sous le coup d’une procédure pour déficit excessif, comme six autres pays européens, doit envoyer avant le 20 septembre à Bruxelles son nouveau programme de stabilité jusqu'à 2027, date à laquelle elle doit normalement être revenue sous 3% de déficit public.
La Cour suprême du Brésil confirme la suspension du réseau social X
La Cour suprême du Brésil a confirmé la décision du juge Alexandre de Moraes d'interdire l'accès au réseau social X dans le pays. La justice reproche à la plateforme, propriété du milliardaire américain Elon Musk et utilisée par 22 millions de brésiliens, d’avoir ignoré une série de décisions judiciaires liées à la lutte contre la désinformation. L’ultimatum de 24 heures donné par la justice brésilienne à X pour la nomination d’un représentant légal dans le pays sous peine de blocage n’ayant pas été honoré, le réseau a commencé à être bloqué dans le pays aux premières heures de samedi. Une enquête sur Elon Musk avait été ouverte en avril par le juge Alexandre de Moraes suite à la réactivation de comptes suspendus sur décision de la justice brésilienne.
Pour le milliardaire américain, « la liberté d'expression est le fondement de la démocratie et, au Brésil, un pseudo-juge non élu est en train de la détruire à cause de motivations politiques ». Cette suspension intervient un peu plus d'un mois avant des élections municipales opposant le camp présidentiel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva et la droite en accord avec les positions politiques d'Elon Musk.
Xavier Niel entre au conseil d’administration de TikTok
Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad (Free), est entré de façon inattendue au conseil d’administration du groupe chinois ByteDance, propriétaire du réseau social TikTok. Selon les informations du site Internet du groupe, Xavier Niel remplacerait Philippe Laffont, le fondateur du fonds d’investissement Coatue Management. Rejoignant les cinq autres membres de ce conseil, dont les hommes d’affaires américains Arthur Dantchik et William E. Ford et l’entrepreneur chinois Neil Shen, Xavier Niel a désormais la possibilité de participer aux votes et aux décisions stratégiques de l’entreprise qui compte aujourd’hui plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde.
Néanmoins, cette arrivée intervient dans un contexte compliqué pour le groupe chinois car aux Etats-Unis, l’application, qui compte au moins 170 millions d’utilisateurs, est menacée d’interdiction, le gouvernement américain exprimant des préoccupations concernant la sécurité nationale. Une plainte a ainsi été déposée pour non-respect des lois sur la protection de la vie privée des mineurs. TikTok est également sous surveillance européenne où une enquête est en cours relativement à une fonctionnalité de l’application qui récompensait le visionnage de vidéos et qui a été supprimée depuis par ByteDance.