L'université Harvard rejette les exigences de l'administration de Donald Trump
Deux ans de guerre au Soudan, grand exercice de communication pédagogique pour François Bayrou, tremblement de terre dans le sud de la Californie, licencié pour avoir distribué des invendus à des SDF.
L'université Harvard rejette les exigences de l'administration de Donald Trump
L'administration Trump a annoncé le gel de 2,2 milliards de dollars de subventions à l'université Harvard après son refus de se plier aux exigences de la Maison Blanche. Comme d'autres universités américaines, Harvard a été le théâtre d'une mobilisation étudiante contre la guerre menée par Israël à Gaza, et ciblée par la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.
L'accusant de laisser prospérer l'antisémitisme sur son campus, le gouvernement américain avait annoncé fin mars qu'il envisageait de priver la prestigieuse université d'environ 9 milliards de dollars de subventions fédérales. Début avril, il avait transmis plusieurs exigences à la direction de l'université, notamment la fin des politiques visant à favoriser la diversité et des changements dans les programmes.
Dans une lettre adressée aux étudiants et au corps enseignant, le président de l'université, Alan Garber, a assuré que l'université “n'abdiquera pas son indépendance ni ses droits garantis par la Constitution et qu’aucun gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, ne doit dicter aux universités privées ce qu'elles doivent enseigner”.
Les subventions fédérales représentent 11% des revenus d'Harvard, sur un budget annuel de 6,4 milliards de dollars. Le gouvernement a déjà coupé, pour les mêmes motifs, 400 millions de dollars de subventions à l’université de Columbia à New York. Contrairement à Harvard, cette dernière a engagé ces dernières semaines des réformes drastiques demandées par l'administration pour tenter de récupérer ces fonds.
Bilan de deux ans de guerre au Soudan
Deux ans après l'explosion de violences entre les forces armées soudanaises (SAF) et le groupe paramilitaire des forces de soutien rapide (RSF), le Soudan et ses 48 millions d'habitants continuent de subir une guerre civile d’une grande brutalité. Londres, qui accueille mardi 15 avril une réunion internationale sur le sujet, en présence de la France et de l'Union européenne, espère trouver une solution pour un cessez-le-feu.
En 2019, la destitution du dictateur Omar el-Béchir laisse place à des affrontements entre les deux forces armées. Depuis, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et poussé plus de 12 millions de personnes à fuir leur foyer.
Le 11 avril 2019, après trente ans de règne marqué par la corruption, les crimes de masse et l'effondrement économique, le président Omar el-Béchir est renversé par un coup d’État mené par le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan. Un conseil mixte, réunissant civils et militaires, prend les rênes de la transition mais en octobre 2021, le chef de l’armée mène un nouveau putsch. Le général al-Burhan et son second, Mohamed Hamdan Dagalo dit Hemetti, chef des RSF, gouvernent alors. Deux ans plus tard, leurs ambitions rivales mettent fin à l’alliance.
Le 15 avril 2023, le conflit éclate. Le pays est divisé en deux : les forces armées soudanaises contrôlent le Nord et l'Est, tandis que les RSF s'implantent dans le Sud et à l'Ouest, plus précisément dans la région du Darfour et de l'Etat d'Al-Jazira, proche de Khartoum.
Dans un rapport publié en mai 2024, Human Rights Watch accuse les RSF et leurs alliés d'avoir commis des crimes contre l'humanité à l'encontre des Massalit, un groupe non-arabe installé principalement dans l'est du Tchad et l'ouest du Soudan. Selon l’ONG, ces violences seraient motivées par une volonté d'anéantissement identitaire.
Les combats au Soudan ont provoqué la crise de déplacement la plus importante et la plus rapide au monde. Plus de 12 millions de personnes ont fui leur foyer dont près de trois millions sont réfugiées dans les pays voisins.
Dans la capitale, l'accès à l'eau potable est coupé, les hôpitaux détruits. Une situation qui met l'aide humanitaire quasiment à l'arrêt dans certaines zones du Darfour du Nord. Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi décrivait en 2024, des conditions de vie apocalyptiques dans l'ensemble du pays. L'ONU estime ainsi que plus de la moitié de la population est confrontée à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë.
Un rapport d’Amnesty International publié le 10 avril confirme l'usage systématique du viol comme arme de guerre par les forces d'appui rapide dans les Etats de Khartoum, de Gezira et dans la région du Darfour. L'organisation y dénonce des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
La sortie de crise semble encore lointaine, d'autant que le soutien militaire de puissances étrangères aux belligérants alimente la poursuite du conflit. L'armée soudanaise bénéficie notamment de l'appui de l'Egypte, de l'Iran et de la Turquie. En face, les Emiratis sont accusés de livrer des armes aux RSF en passant par le Tchad.
Budget 2026 : François Bayrou sensibilise les Français à la gravité de la situation
Alors que le gouvernement prévoit de faire de nouvelles économies pour son budget 2026, le Premier ministre François Bayrou veut avant tout prôner la pédagogie auprès des Français pour souligner la gravité de la situation. Le chef du gouvernement souhaite préparer les esprits à un budget resserré et sensibiliser les Français aux pathologies budgétaires.
Dans une allocution solennelle, il a averti que la dette publique pourrait atteindre 100 milliards d’euros d’ici 2029 sans mesures drastiques, qualifiant cette perspective de « piège dangereux » pour l’avenir du pays.
Bayrou a détaillé un plan ambitieux pour redresser la trajectoire budgétaire, visant à ramener le déficit public de 5,4 % du PIB en 2025 à 4,6 % en 2026, avec un objectif de 3 % d’ici 2029. Pour y parvenir, il a annoncé la nécessité de réaliser 40 milliards d’euros d’économies, principalement par des coupes ciblées dans les dépenses publiques. « Il ne s’agit pas de saigner le pays, mais de le remettre sur les rails », a-t-il insisté. « C’est un défi historique, mais nous avons les moyens de le relever ensemble », a-t-il affirmé, promettant une approche équilibrée entre rigueur et ambition pour l’avenir.
Les mesures du budget 2026 ne seront pas dévoilées avant le mois de juin. D'ici là, “le Premier ministre veut installer une ambiance de gravité pour légitimer les efforts qui seront demandés aux Français”, assure un conseiller.
Un tremblement de terre de magnitude 5,2 ressenti dans le sud de la Californie
Un tremblement de terre de magnitude 5,2 s'est produit dans le sud de la Californie. Selon l’Institut américain de Géophysique (USGS), l'épicentre de ce séisme est situé près de Julian, une petite ville à un peu plus d'une heure de route de San Diego. “Il est peu probable qu'il y ait des victimes et des dégâts”, a estimé l'USGS dans un rapport initial. “Dans l'ensemble, la population de cette région réside dans des structures qui résistent aux secousses sismiques, bien qu'il existe des structures vulnérables.”
Les tremblements de terre sont fréquents dans le Golden State, car la côte ouest des États-Unis est située au croisement de plusieurs plaques tectoniques. En 2024, la Californie a enregistré une activité sismique inédite depuis plusieurs décennies. De nombreux habitants redoutent le Big One, un très puissant séisme potentiellement dévastateur tant redouté dans l'Ouest américain. Selon les spécialistes, ces tremblements de terre de moyenne ampleur ne sont toutefois pas annonciateurs d'une catastrophe.
Un employé licencié après avoir distribué des invendus alimentaires à des SDF
Un employé de l’aéroport Marseille-Provence, en poste depuis 30 ans, a été licencié en mars pour avoir récupéré des invendus alimentaires des enseignes Starbucks et Prêt-à-Manger destinés à être jetés et les avoir distribués à des personnes sans domicile fixe présentes sur le site.
L’employé affirme avoir toujours agi ouvertement, sous les caméras de vidéosurveillance, et avec l’accord de ses supérieurs. Trois de ses collègues ont également été licenciés pour les mêmes raisons.
Pour la direction du groupe SSP, détenteur des deux enseignes, aucun salarié n’est autorisé à repartir avec des marchandises, même destinées à être jetées, sauf disposition contractuelle spécifique. Les produits doivent être enregistrés comme pertes le jour même, puis jetés dans des conteneurs prévus à cet effet.
Le salarié conteste la décision et explique que les produits étaient enregistrés avant leur distribution, et qu’il n’aurait jamais agi sans en informer sa hiérarchie. Les quatre salariés licenciés ont engagé une procédure devant les prud’hommes.
Désolé, on va parler de Joe Bayrou (mais avec le sourire)
Notre invité est Jacques Sapir, economiste, directeur à l’EHESS.