L'ONU dénombre 122 millions de personnes déplacées de force par la guerre
Manifestations interdites en Egypte, Eurolinks complice de génocide, suppression du numerus apertus pour les médecins, le Parlement israélien résiste, émeutes à Belfast.
L'ONU dénombre 122 millions de personnes déplacées de force par la guerre
Le monde comptait 122,1 millions de personnes déplacées de force par la guerre ou d'autres formes de violences à la fin du mois d'avril, a annoncé le Haut-Commissariat aux réfugiés. Ce nombre est en hausse par rapport à avril de l'année dernière, mais il a baissé par rapport au record de la fin 2024, car de nombreux Syriens sont retournés en Syrie après la chute du président Bachar al-Assad en décembre.
À la mi-mai, l'ONU estime que plus de 500 000 Syriens sont rentrés au pays, sur un total d'environ 1,2 million de déplacés internes retournés dans leur région d'origine depuis la fin novembre. Le Soudan, où la guerre civile fait rage depuis la mi-avril 2023, est désormais le pays qui compte le plus de déplacés de force, avec un total de 14,3 millions de personnes. Malgré les retours, la Syrie compte toujours 13,5 millions de réfugiés et déplacés internes, suivie de l'Afghanistan (10,3 millions) et de l'Ukraine (8,8 millions).
Israël presse l'Egypte de bloquer des manifestations pro-palestiniennes
Israël a pressé l'Egypte de bloquer des manifestations pro-palestiniennes à proximité de la bande de Gaza, qu'il qualifie de "provocations", et d'empêcher "l'arrivée de manifestants jihadistes" à proximité du territoire dévasté par l’offensive militaire israélienne.
L'Etat hébreu vise la caravane Soumoud ("résistance" en arabe), un convoi composé de militants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens partie de Tunis et qui fait route vers la bande de Gaza. Israël critique également une marche internationale prévue à la frontière israelo-égyptienne, par des militants de 44 pays.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a de son côté réaffirmé dans un communiqué "l'importance des pressions sur Israël pour lever le siège de la bande de Gaza et permettre l'accès humanitaire". Tout en rappelant que toute action pro-palestinienne prévue par des délégations étrangères sur son territoire devait obtenir une "autorisation préalable".
Quelque 4 000 militants de 44 pays ont réservé des vols pour le Caire afin de participer à la marche internationale dont l'objectif est de partir du Caire en bus pour rallier la ville d'Arish, puis Rafah à pied, du coté égyptien de la frontière. Plusieurs Français venus participer à cette marche ont déjà été interpellés dans leur hôtel ou à leur arrivée à l'aéroport du Caire.
Une plainte pour complicité de génocide vise la société française Eurolinks
Une plainte pour complicité de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crime de génocide a été déposée par la Ligue des Droits de l'Homme contre la société marseillaise Eurolinks, soupçonnée de livrer à Israël des pièces de mitrailleuses.
La plainte dénonce le rôle essentiel de la société Eurolinks, qui fournit à la société israélienne IMI Systems des pièces détachées pour relier entre elles des balles d'armes automatiques.
Interpellé au Sénat lors des questions au gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a, de nouveau, fermement démenti ces accusations. "Il n'y a aucune vente d'armes françaises à Israël", assure-t-il. Son entourage indique que ces pièces détachées ont l'obligation juridique d'être renvoyées en France une fois qu'elles ont été assemblées en Israël. D'après le ministère des Armées, la vente de matériel de guerre à destination d'Israël se chiffre à 0,2% par an.
Le gouvernement a décidé de déclassifier de manière anticipée la liste des composants d'armement livrés à l'armée israélienne au cours de l'année 2024, a annoncé au Sénat Sébastien Lecornu.
Suppression du numerus apertus pour la formation des médecins
"Je vais supprimer le numerus apertus, pour former plus de médecins, le 17 juin", annonce le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins Yannick Neuder. La proposition de loi portée fin 2023 par le ministre, alors député, a été votée par l'Assemblée nationale en décembre 2023 et est "inscrite à l'ordre du Sénat" le 17 juin, précise-t-il.
Le numerus apertus, mis en place pour remplacer le numerus clausus, "est encore beaucoup trop restrictif", avait reconnu le ministre en mars dernier. Le numerus apertus consiste à admettre un nombre minimum d'étudiants en deuxième année de médecine, en fonction des capacités d'accueil des organismes de formation. L'objectif est de "récupérer nos étudiants français qui sont partis en Roumanie, en Espagne, en Belgique" faire leurs études de médecine.
L'opposition israélienne échoue à dissoudre le Parlement
L'opposition espérait faire tomber le gouvernement de Benyamin Nétanyahou mais il n'y aura pas d'élections anticipées en Israël. Le Parlement a rejeté, à une courte majorité, un projet de loi présenté par l'opposition visant à sa dissolution, après la conclusion d'un accord entre Benyamin Nétanyahou et les partis ultraorthodoxes de sa coalition. Au total, 61 députés sur les 120 que compte la Knesset ont voté contre le texte, et 53 pour, en lecture préliminaire. S'il avait été adopté, ce projet de loi aurait pu mener à des élections anticipées.
"Les quatre ressortissants français encore retenus en Israël seront expulsés vers la France demain et après-demain", a annoncé Jean-Noël Barrot, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, après l'arraisonnement du Madleen par Israël. Il s'agit de l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, dont le retour est prévue jeudi soir à l'aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle, du journaliste Yanis Mhamdi, de l'ingénieur Pascal Maurieras et du militant écologiste Reva Seifert-Viard.
Emeutes en Irlande du Nord
Le Premier ministre britannique Keir Starmer appelle au calme et dénonce des violences "insensées", après une deuxième nuit d’émeutes ponctuée d’attaques d’habitations et de commerces attaqués, ainsi que de heurts avec les forces de l'ordre… Les violences visent des immigrés roumains, dans la ville de Ballymena, à une quarantaine de kilomètres au nord de Belfast, la capitale de la province britannique.
"Je condamne fermement les violences qui ont eu lieu cette nuit à Ballymena et dans d'autres régions d'Irlande du Nord, notamment celles commises à l'encontre des agents de police", a déclaré Keir Starmer devant le Parlement à Londres. Des violences condamnées également par le chef adjoint de la police, mais aussi par les représentants du gouvernement nord-irlandais, qui rassemble les nationalistes et les unionistes.
Les autorités s'inquiètent de la montée de nouvelles attaques à caractère raciste en Irlande du Nord mais aussi dans le reste du Royaume-Uni.