Les réactions politiques après l'allocution d'Emmanuel Macron
La loi spéciale évoquée par le Président de la République, déni du chef de l'État pour la CGT, l'échec de la France face au Mercosur, la chasse à la baleine autorisée en Islande
Les réactions politiques après l'allocution d'Emmanuel Macron
Après la démission de Michel Barnier, Emmanuel Macron a assuré lors de son allocution du jeudi 5 décembre, qu'il nommerait un nouveau Premier ministre « dans les prochains jours ». Il a également déclaré qu'il assurerait son mandat « pleinement, jusqu'à son terme », alors que certains élus appellent à sa démission, et qu’une « loi spéciale » sera par ailleurs déposée à la mi-décembre au Parlement.
À gauche, le message est clair : Emmanuel Macron doit démissionner. Pour Jean-Luc Mélenchon, le président est « la cause du problème » et « s'en ira par la force des événements ». Pour la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, « ça va mal se terminer ». Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a, pour sa part, dénoncé « l'insupportable mépris d'Emmanuel Macron pour les Français et la représentation nationale ». Pour Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, la « vraie irresponsabilité dans le débat budgétaire c’est d’avoir sacrifié l’accès aux soins, les retraités modestes, les Ehpad et l’hôpital public ».
En réaction à la censure, le président a assuré qu'il « n'assumera jamais l'irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël ». Rejetant ces attaques, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a demandé la mise en place d'un scrutin proportionnel.
Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée nationale et ancien ministre, souhaite un gouvernement « resserré, au service de l’intérêt général, rassemblant les forces républicaines » tandis qu’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique démissionnaire, pense que « le président de la République a fixé un cap clair pour le pays. Oui, nous aurons un budget pour que la France fonctionne. Nous aurons un gouvernement d’intérêt général, au service des Français, pour poursuivre le travail ».
Point sur la loi spéciale évoquée par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a promis d’ici à dix jours une loi spéciale pour assurer la continuité de l’État, une première en 45 ans, puisque le dernier recours à cette loi a eu lieu en 1979.
Sans accord sur le projet de budget proposé par le gouvernement démissionnaire de Michel Barnier, il faudra avoir recours à une loi de finances spéciale « pour assurer la continuité des services publics et de la vie du pays ». Cette loi, qui devrait être adoptée à l’unanimité au Parlement, reconduit ce qui se fait en 2024, mais ne permet ni d'ajouter de nouvelles taxes, ni de réduire tel ou tel impôt, encore moins d'ajouter des dépenses, ou d'attribuer de nouveaux crédits à des ministères.
Le nouveau gouvernement devra ensuite préparer en début d’année, un nouveau budget.
Pour Sophie Binet, patronne de la CGT, Emmanuel Macron est toujours dans le déni
Pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Emmanuel Macron « est encore et toujours dans le déni ». Elle appelle à « un changement de cap » afin d’éviter une nouvelle censure et se félicite de la « très forte grève » de jeudi avec « quasiment un tiers des fonctionnaires grévistes ».
Selon elle, le très fort message de l’intersyndicale est qu’« il faut un changement de cap, il faut un changement de politique économique et sociale, il faut enfin faire la priorité pour défendre, renforcer nos services publics dans la ruralité.
Sophie Binet rappelle l’importance « d’entendre le résultat des urnes et de prendre en compte les exigences sociales ».
La Confédération paysanne déplore l’échec du président Macron au sujet du Mercosur
Pour Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, « le fait est que le président Emmanuel Macron a échoué à freiner ces négociations ». Alors que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est à Montevideo en Uruguay pour faire avancer l'accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur, Laurence Marandola dénonce « une forme de double discours » de la part d'Emmanuel Macron.
Elle constate que « depuis l'hiver dernier, où il a beaucoup dit qu'il s'y opposerait de toutes ses forces, les négociations n'ont jamais cessé » et précise que si le président de la République affirme qu'il « est contre l'accord en l’état, ça veut dire qu'il n'est pas contre. Pour nous, à la Confédération paysanne, il n'y a pas d'aménagement possible ».
L'Islande autorise la chasse à la baleine jusqu'en 2029
L’Islande rejoint la Norvège et le Japon, seuls pays autorisant la chasse à la baleine, dont la pratique est dénoncée par les associations environnementales. Le permis délivré par le gouvernement islandais, démissionnaire après son échec aux élections législatives du 30 novembre, autorise la prise annuelle de 209 rorquals communs et de 217 baleines de Minke par saison (de mi-juin à septembre). Les rorquals communs, dont 35 000 spécimens vivaient près de l'Islande et du Groenland en 2015, sont considérés comme « vulnérables » par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
Traditionnellement délivré pour cinq ans, le permis était arrivé à échéance en 2023. Le pays avait suspendu la chasse à la baleine pendant deux mois cette année-là, après une enquête du gouvernement, qui avait conclu que les harpons explosifs utilisés par les chasseurs provoquaient aux animaux des agonies de plusieurs heures. Le gouvernement avait ensuite autorisé la reprise de la chasse avec des restrictions sur les méthodes utilisées et la présence d'inspecteurs officiels à bord.
La Russie veut « des relations normales » avec les Etats-Unis
Lors de son entretien avec Tucker Carlson, Sergueï Lavrov a évoqué les relations entre Moscou et Washington. "Nous aspirons à des relations normales avec tous nos voisins [...] et particulièrement avec une grande nation comme les États-Unis", a-t-il déclaré. Cette déclaration intervient à moins de deux mois de l’investiture de Donald Trump, tandis que l’administration Biden réaffirme son engagement à fournir à l’Ukraine les moyens nécessaires pour se défendre face à l’agression russe.
La Russie cherche à être "prise au sérieux" après avoir lancé son nouveau missile lourd Orechnik sur l’Ukraine fin novembre, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans une interview diffusée jeudi. Il a averti que Moscou est prête à utiliser "tous les moyens nécessaires" pour se défendre.
Lavrov a également adressé un message aux États-Unis et à leurs alliés, affirmant :
"Ils doivent comprendre que nous sommes prêts à tout pour empêcher ce qu’ils appellent la défaite stratégique de la Russie."
C’est la deuxième fois que 'l’ancien journaliste américain de Fox News se rend en Russie pour une interview, il avait précédemment interviewé le président Russe, Vladimir Poutine.
Poulin Sans Réserve avec Jean Lassalle, Georges Malbrunot et Charles Gave
Bon week-end ! Et à lundi.