Les dossiers urgents du premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou
Les 10 ans de l'attentat de Charlie Hebdo, frappes françaises menées en Syrie, reprise diplomatique avec Damas, vers la fin de la guerre en Ukraine.
Les dossiers urgents du premier Conseil des ministres du gouvernement Bayrou
La motion de censure contre le gouvernement Barnier a mis à l’arrêt le budget de la Sécurité sociale 2025 et le projet de loi de finances. Une loi spéciale a été adoptée en urgence mais ce texte est provisoire.
Le gouvernement de François Bayrou va devoir rapidement faire adopter un budget pour l'année 2025. Le nouveau ministre de l'Economie et des Finances, Eric Lombard, veut aménager le texte proposé par le gouvernement Barnier et s'est prononcé en faveur d'éventuelles hausses d'impôts.
En janvier, une loi pour la reconstruction de Mayotte devrait être examinée par le Parlement. Le Premier ministre veut aussi interdire la reconstruction des bidonvilles sur l'archipel.
Concernant le système des retraites, François Bayrou souhaite rouvrir une discussion pendant neuf mois, avec les différentes forces politiques et les partenaires sociaux, sans pour autant suspendre la réforme de 2023.
L'année 2024 a été marquée par la crise agricole protestant contre l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur. La dissolution et la censure du gouvernement Barnier retardent les dispositions censées aider les agriculteurs.
La dissolution de l'Assemblée nationale a aussi remis à plus tard le projet de loi sur la fin de vie. L'avenir de cette loi est pour le moment incertain. Par le passé, le patron du MoDem a exprimé ses réserves à l’idée d’un changement de la législation.
Charlie Hebdo, dix ans après
Le 7 janvier 2015, l'attentat islamiste des frères Kouachi frappait Charlie Hebdo, tuant douze personnes, dont huit membres de la rédaction de l'hebdomadaire satirique, cible de menaces jihadistes depuis la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006.
Dans un numéro spécial attendu en kiosque le 7 janvier, l'hebdomadaire satirique publie des caricatures sélectionnées lors d’un concours international baptisé #RireDeDieu. La rédaction va également donner les résultats d'un sondage sur la question : la France est-elle encore Charlie ?
En décembre, Charlie Hebdo a déjà sorti le livre Charlie Liberté, le journal de leur vie pour célébrer le travail des huit membres de la rédaction morts le 7 janvier 2015 : les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, la psychiatre et psychanalyste Elsa Cayat, l'économiste Bernard Maris et le correcteur Mustapha Ourrad.
Mardi 7 janvier, France 2 proposera une émission spéciale pour suivre les commémorations des dix ans des attentats suivie d’une soirée exceptionnelle autour des questions : Sommes-nous tous encore Charlie ? Où en est-on avec la liberté d'expression ?
De son côté, TF1 prévoit des reportages dans ses JT à partir de ce week-end, et LCI diffusera dès vendredi un documentaire maison, Charlie Hebdo : ils racontent l'horreur.
Sur TMC, l'émission 21H médias portera lundi soir sur ces attaques de janvier 2015, L'Horreur en France.
Lundi également, M6 élargira la perspective aux autres attentats de cette année-là, notamment celui du Bataclan, avec Ce qui nous lie, un documentaire diffusé lors d'une soirée présentée par Thomas Sotto.
L'INA (Institut national de l'audiovisuel) proposera aussi plusieurs formats liés à cet anniversaire et basés sur les archives d'époque, sur ses réseaux sociaux, son site et sa plateforme de streaming madelen.
Le monde de l'édition participe également à cette commémoration. Ainsi, l'association Cartooning for Peace s'est associée à Gallimard pour publier Tenir la ligne, 40 dessins pour Charlie.
De son côté, le journaliste Daniel Schneidermann publie le 10 janvier un pamphlet, Le Charlisme, dans lequel il déplore la disparition de l'esprit Charlie original. Enfin, les éditions du Cherche Midi rééditent Toujours aussi cons ! de Cabu et Fou d'amour de Wolinski.
Frappes françaises en Syrie contre des positions du groupe Etat islamique
Plus de dix ans après ses débuts, l’opération Chammal en Syrie et en Irak est toujours d’actualité. Mardi 31 décembre, l’aviation française a mené des tirs contre des positions résiduelles du groupe Etat islamique.
Le ministère des Armées a précisé que des avions de chasse Rafale et des drones Reaper avaient envoyé au total sept bombes sur deux objectifs militaires, situés dans le centre du pays. Les Rafale de l'armée française n'avaient plus mené de raid aérien contre le groupe Etat islamique depuis le mois de janvier 2021.
Ces raids interviennent alors qu’un gouvernement de transition a été installé à Damas par la formation islamiste Hayat Tahrir al-Sham qui a renversé le pouvoir de Bachar al-Assad. Plusieurs pays craignent que le groupe Etat islamique ne profite de cette période d’instabilité. Les Etats-Unis ont ainsi doublé leurs effectifs militaires en Syrie.
La France participe au combat dans le cadre d'une très large coalition internationale de 87 pays nommée “Inherent Resolve”.
Les ministres français et allemand des Affaires étrangères à Damas
Les chefs de la diplomatie française et allemande sont arrivés à Damas, en Syrie, pour la première visite de ministres des Affaires étrangères de grandes puissances occidentales au nouveau dirigeant du pays.
Jean-Noël Barrot et son homologue Annalena Baerbock doivent rencontrer conjointement le nouveau dirigeant syrien Ahmad al-Chareh, à la tête d'une coalition dirigée par des islamistes radicaux qui ont ravi le pouvoir à Bachar al-Assad le 8 décembre.
“Douze ans après la fermeture de l'ambassade de France en Syrie, cette visite permettra de marquer la volonté de la France et de l'Allemagne de se tenir aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité pour favoriser une transition pacifique et exigeante”, détaille le ministère des Affaires étrangères français.
Volodymyr Zelensky estime que Donald Trump peut aider à mettre fin à la guerre
Dans une interview télévisée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que “l'imprévisibilité” de Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche, peut aider à mettre fin à la guerre en Ukraine, ajoutant “j'aimerais vraiment que cette imprévisibilité du président Trump s'applique à la Russie”.
L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche suscite à Kiev l'espoir de décisions fortes après bientôt trois ans d'invasion russe, mais aussi la crainte d'une baisse du soutien financier et militaire américain, que le républicain a critiqué à de nombreuses reprises.
Volodymyr Zelensky a longtemps refusé de négocier une fin de la guerre avec Vladimir Poutine mais a récemment adouci sa position, acceptant de renoncer temporairement à tenter de reprendre les territoires conquis par Moscou, en échange de garanties de sécurité de l'Otan et d'une augmentation des livraisons d'armes à Kiev.