Les dessous de l’assassinat du chef du Hezbollah par Israël
Erdogan accuse Israël de mener un génocide au Liban, Attentat de la rue des Rosiers : le pacte secret qui révolte les victimes
Les dessous de l’assassinat du chef du Hezbollah par Israël
Après plusieurs années d’espionnage, vendredi 27 septembre, Israël a tué Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, lors d’un puissant bombardement dans la banlieue de Beyrouth.
Les affrontements transfrontaliers entre Israël et le mouvement islamiste libanais ont connu une escalade après l’attaque spectaculaire aux bipeurs et talkies-walkies piégés qui a fait 39 morts en visant à la mi-septembre les membres du Hezbollah au Liban. Des analystes estiment que ces attaques, non revendiquées par Israël, reflètent les considérables progrès réalisés par l’unité militaire 8200, en charge du renseignement d’origine électromagnétique et de la cyberguerre.
Une vidéo de l’armée israélienne montre des chasseurs-bombardiers F-15 décollant de la base aérienne de Hatzerim en direction du siège du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth où se réunissaient Nasrallah et d’autres dirigeants du mouvement. Peu avant 18h30, de puissantes explosions ont été entendues dans tout Beyrouth. Selon le Wall Street Journal, Israël a passé des mois à planifier l’utilisation d’une « série d’explosions programmées » pour atteindre le bunker situé sous les immeubles d’habitations. « Plus de 80 bombes ont été larguées sur une durée de plusieurs minutes pour tuer » selon le Wall Street Journal.
La réunion du Hezbollah coïncidait avec l’Assemblée générale des Nations unies, où se trouvait le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou dont le bureau a publié une photo le montrant en train d’approuver la frappe depuis son hôtel à New York. Pour la première fois depuis le 7 octobre, aujourd’hui, une attaque de drones israéliens a pris pour cible le centre-ville de Beyrouth.
Recep Tayyip Erdogan accuse Israël de mener un génocide au Liban
Les frappes militaires décidées par Benyamin Netanyahou au Liban contre le Hezbollah ne sont pas du goût de Recep Tayyip Erdogan. Samedi 28 septembre, le président turc a accusé Israël de mener un « génocide » chez son voisin, déclarant sur le réseau social X que « le Liban et le peuple libanais sont la nouvelle cible de la politique de génocide, d’occupation et d’invasion menée par Israël depuis le 7 octobre. En conséquence des attaques brutales d’Israël, de nombreux Libanais, dont des enfants, ont été assassinés depuis une semaine. Aucune personne dotée de conscience ne peut accepter, excuser ou justifier un tel massacre ».
Recep Tayyip Erdogan ne fait aucun commentaire sur la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe près de Beyrouth. Dans son message, le président de la Turquie, qui accuse depuis des mois l’armée israélienne de commettre un « génocide » contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, exhorte à stopper « les tentatives d’Israël d’étendre sa politique insensée […] au Liban et à d’autres pays de la région ». A la tribune des Nations unies mardi, il avait déjà accusé Israël « d’entraîner toute la région dans la guerre ».
Ouverture du procès des assistants parlementaires du Rassemblement National
Le procès de Marine Le Pen et de 24 personnes liées au RN jugées pour détournements de fonds publics (ceux du Parlement européen) s’ouvre ce lundi à Paris. Après neuf ans d’enquête, la conclusion de l’affaire des emplois fictifs des assistants parlementaires du RN est attendue le 30 novembre.
L’affaire commence en 2015 suite à un signalement du président du Parlement européen Martin Schulz sur des contrats d’assistants parlementaires, couvrant une période allant de 2004 à 2016. Le parquet soupçonne le Rassemblement national d’avoir détourné une partie du budget alloué par Bruxelles pour le paiement des salaires des assistants parlementaires au profit des caisses du parti.
Marine Le Pen est soupçonnée d’avoir mis en place le système de détournement et risque jusqu’à 10 ans de prison, un million d’euros d’amende, et dix ans d’inéligibilité. Sur le banc des prévenus, on retrouve des cadres du parti, anciens ou actuels, comme Louis Alliot, figure historique du RN et maire de Perpignan, Bruno Gollnisch, l’ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen, et Nicolas Bay, ex-cadre du parti qui a depuis rejoint Eric Zemmour.
Au total, neufs élus y côtoient douze assistants comme Catherine Griset, cheffe de cabinet de Marine Le Pen, Thierry Légier, ancien garde du corps de Jean-Marie Le Pen, Julien Odoul, porte-parole hypermédiatique du parti, Wallerand de Saint-Just, ancien trésorier du parti, Charles van Houtte et deux experts-comptables. Jean-Marie Le Pen, soupçonné dans cette affaire, ne comparaîtra pas en raison de son état de santé.
Si du côté du RN, on hurle au procès politique et à l’acharnement, les juges d’instruction sont en possession d’éléments prouvant le « caractère systémique des détournements » devenus « un moyen de financement du parti ».
Faute de repreneur, 21 magasins Casino vont fermer leurs portes
Selon les confidences de sources proches du dossier faites à France Bleu, parmi les 25 magasins Casino qui n'avaient pas encore trouvé de repreneur, 21 vont définitivement fermer leurs portes, entraînant ainsi le licenciement de près d'un millier d’employés. Les lettres de licenciement sont attendues au plus tard pour la mi-novembre par les syndicats, sauf retournement de dernière minute, les éventuels repreneurs ayant jusqu'à lundi 30 septembre pour se manifester.
Ces 25 magasins savent depuis le printemps dernier qu'ils ne font pas partie des négociations et des transferts actés avec Auchan, Carrefour et Intermarché, dans le cadre de restructuration opérée par le groupe stéphanois, en grande difficulté financière.
Voici les villes où les magasins vont donc mettre la clef sous la porte, selon les informations de France Bleu Saint-Étienne Loire : Aurillac (Cantal), Brest (Finistère), Chauray (Deux-Sèvres), Chenove (Côte-d'Or), Lannion (Côtes-d'Armor), Malemort (Corrèze), Malestroit (Morbihan), Marseille 14e (Bouches-du-Rhône), Moissac (Tarn-et-Garonne), Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), Montpellier (Hérault), Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), Saint-Doulchard (Cher), Saint-Jean-de-Losne (Côte-d'Or), Saint-Michel-sur-Orge (Essonne), Torcy (Seine-et-Marne), Toulouse Basso Combo (Haute-Garonne), Valence (Drôme) et Valentigney (Doubs). Quatre magasins vont survivre : Agen (Lot-et-Garonne), Échirolles (Isère), Nantes (Loire-Atlantique) et Vénissieux (Rhône).
Attentat de la rue des Rosiers : le pacte secret qui révolte les victimes
Un épisode de l’émission « Affaires sensibles » est revenu dimanche sur les mystères de l'attentat de la rue des Rosiers. Le 9 août 1982, l’attaque du restaurant Jo Goldenberg suivie d’une fusillade en pleine rue dans le quartier juif du Marais à Paris, fait six morts et 22 blessés. Quarante-deux ans après l'attentat, l’instruction est toujours en cours... et la lenteur de la justice française pourrait s’expliquer par un accord secret entre l'Etat et le groupe terroriste suspecté d'avoir organisé et réalisé l’attaque.
Dans un extrait de l’émission, Yves Bonnet, l’ancien patron du contre-espionnage français revient sur ses révélations de 2018 et reconnaît avoir entamé des pourparlers avec Abou Nidal à peine deux ans après l’attentat. Ces discussions franchissent un cap le 12 juillet 1984 à Vienne en Autriche où des espions français rencontrent deux émissaires d’Abou Nidal qui réclament et obtiennent de rendre visite à deux de leurs compagnons de lutte incarcérés en France pour un assassinat commis dans les années 70. L'Etat français aurait donc autorisé deux membres de l'organisation terroriste suspectée d'être responsable de l'attentat de la rue des Rosiers à se déplacer librement en France.
L'existence de ce pacte est confirmée dans un document confidentiel signé d'Abou Nidal dans lequel est stipulé de la part du chef de l'organisation terroriste que son mouvement « s'engage à préserver la sécurité de la France en ce qui concerne les intérêts communs ». En 2018, lorsqu'ils apprennent par la presse l'existence de cet accord, les rescapés de la rue des Rosiers et les familles des victimes crient au scandale. Cet accord aurait-il offert une forme d'impunité aux auteurs de la tuerie de la rue des Rosiers et aurait-il ralenti le travail de la justice ? Le procès à venir pourrait apporter des réponses à ces questions et permettre aux survivants de faire reconnaître leur statut de victimes.