Les déclarations de François Bayrou sur Bétharram
Sommet sur la guerre en Ukraine en Turquie, nouvelle ONG à Gaza, Sanofi investit 20 milliards de dollars aux Etats-Unis, des parlementaires tentent de relancer l'A69, grève illimitée chez LIDL.
Les déclarations de François Bayrou devant la commission d'enquête
Lors de son audition menée par les deux rapporteurs Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (LFI), François Bayrou a rejeté, mercredi 14 mai à l'Assemblée nationale, les accusations de mensonge ou de mansuétude à l'égard des dirigeants du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram.
François Bayrou a maintenu sous serment n'avoir "pas eu d'autre information" que "par la presse" lorsqu'il était ministre de l'Education nationale dans les années 1990 sur les violences physiques et sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram. Il considère que le rapport d'inspection académique mené par le rectorat en 1996 constituait une véritable vérification.
Le ton est monté à plusieurs reprises entre François Bayrou et Paul Vannier. Le chef du gouvernement avait posé près de lui le livre-enquête La Meute, paru la semaine dernière, portant sur le fonctionnement de La France insoumise, groupe politique dont fait partie Paul Vannier. Le Premier ministre a dénoncé la "malhonnêteté" du co-rapporteur insoumis.
De manière générale, François Bayrou a considéré que son audition avait pour but de le "coincer" pour l'"obliger à démissionner". Il a notamment accusé Françoise Gullung, une témoin-clé de l’affaire, ex-professeure de mathématiques qui a enseigné à Bétharram entre 1994 et 1996, d'avoir "affabulé" devant les députés.
Au sujet de son échange avec le juge Christian Mirande, chargé d'enquêter en 1998 sur une plainte pour viol contre le père Carricart, François Bayrou a déclaré ne pas avoir "souvenir" de cette conversation.
Auprès de Mediapart, fin avril, Hélène Perlant, la fille de François Bayrou, a raconté les confidences de son père se demandant si les faits reprochés au père Carricart pouvaient être réels, suite à une rencontre avec le juge.
La Turquie organise un sommet sur la guerre en Ukraine
La Turquie accueille à Istanbul la reprise des négociations entre la Russie et l’Ukraine. La Turquie, membre de l'Otan, tente de s'imposer comme acteur pivot depuis le début de la guerre. En 2022, elle avait notamment accueilli des discussions entre Russes et Ukrainiens à Antalya, puis à Istanbul, et avait joué un rôle central dans la mise en œuvre de l’accord céréalier négocié avec l’ONU.
Ankara s'efforce depuis des siècles de contenir l'expansion russe au sud, plus précisément autour de la mer Noire. La région, à la croisée des zones slave, turc et balkanique, représente un corridor vital pour le commerce. La Turquie contrôle l'accès à cette mer via les détroits du Bosphore et des Dardanelles.
Si la Turquie organise des rencontres entre l'Ukraine et la Russie, les marges de manœuvre pour parvenir à un cessez-le-feu restent toutefois étroites. Le refus de Moscou de reconnaître la légitimité de l'Ukraine sur la Crimée, le Donbass ou la région Louhansk, tout comme la participation de la Turquie à des missions de sécurité en mer Noire avec la Bulgarie et la Roumanie, tendent les lignes diplomatiques.
Ankara condamne l'agression russe, mais ne rejoint pas les sanctions occidentales. Elle défend l'intégrité territoriale ukrainienne, notamment sur la Crimée, et appelle la Russie à retirer ses troupes, mais poursuit ses échanges commerciaux et énergétiques avec Moscou.
Une nouvelle ONG humanitaire s'engage à distribuer de l'aide à Gaza
Alors que plus aucune aide humanitaire n'est entrée depuis le 2 mars dans la bande de Gaza, une ONG, créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a annoncé qu'elle entendait commencer à distribuer de l'aide dans le territoire palestinien d'ici à la fin du mois de mai.
Elle prévoit la distribution de près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours. Nombre d'organismes, dont Médecins du Monde, Médecins sans frontières ou Oxfam, ont alerté sur le risque d'une "famine de masse" si le blocus de l'aide par l'armée israélienne se poursuit.
Sanofi investit 20 milliards de dollars aux Etats-Unis
Le géant pharmaceutique français Sanofi a annoncé son intention d'"investir au moins 20 milliards de dollars aux Etats-Unis d'ici 2030". Sanofi précise dans un communiqué qu'il compte augmenter "considérablement ses dépenses de recherche et développement" aux Etats-Unis et qu'il prévoit d'y "étendre sa capacité de production par des investissements directs dans les sites de Sanofi et par des partenariats avec d'autres fabricants nationaux, afin d'assurer la production de médicaments aux Etats-Unis".
Sanofi avait planifié de fabriquer davantage aux Etats-Unis dès fin avril à l'occasion de ses résultats trimestriels. Donald Trump a dévoilé un plan pour baisser les prix des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis afin de les aligner sur les prix les plus bas pratiqués ailleurs dans le monde. L'industrie pharmaceutique semble céder aux injonctions de Washington d’investir dans la production sur le sol américain afin d’échapper aux droits de douane et multiplie les annonces d’investissements outre-Atlantique.
Des parlementaires tentent de relancer le chantier de l'A69
Le Sénat examine une proposition de loi visant à autoriser la reprise des travaux, ce qui court-circuiterait une décision de justice. Après une validation en commission le 7 mai, ce texte sera voté en séance publique dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Union centriste. Pour les porteurs de ce texte, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot, sénateurs du Tarn, ce projet d’axe routier répond à un besoin de "désenclavement".
Le tribunal administratif de Toulouse avait annulé l'autorisation environnementale délivrée par l'Etat, considérant qu'il n'y avait pas de "raison impérative d'intérêt public majeur" justifiant les atteintes à l'environnement occasionnées par le chantier. L'Etat a fait appel de cette décision et déposé une demande de sursis pour reprendre les travaux dans l’attente de cet appel. Cette dernière sera examinée le 21 mai.
En plus du Sénat, où la proposition de loi de validation a de bonnes chances d'être adoptée car les partis les plus fermement opposés à l'A69 y sont minoritaires, le texte a d'ores et déjà une date d'examen à l'Assemblée nationale. Il sera présenté au Palais-Bourbon le lundi 2 juin.
Au-delà des oppositions politiques, cette proposition de loi, qui vise à rendre légal ce que le pouvoir judiciaire a déclaré illégal, soulève des questions constitutionnelles. Si la proposition de loi est adoptée par les deux chambres, elle devra encore être examinée par le Conseil constitutionnel.
Un appel à la grève illimitée chez LIDL
L’intersyndicale du distributeur LIDL (CFDT, CGT, CFTC, FO) appelle tous les salariés à faire grève quatre jours par semaine (du jeudi au dimanche) pour demander des conditions de travail décentes. Dans un tract, les syndicats dénoncent une augmentation exponentielle de la charge de travail et s’opposent à l’obligation du travail le dimanche et les jours fériés. Ils refusent la course à la performance mise en place par l’enseigne.
Ces organisations syndicales dénoncent aussi une baisse massive des effectifs et une direction sourde aux souffrances des salariés. L’Unsa, premier syndicat du groupe, n’est pas signataire de ce tract appelant à une grève perlée.
Le discounter d’origine allemande connaît un début d’année chahuté, entre contexte social tendu et annonce du départ surprise de sa principale figure médiatique en France, son vice-président Michel Biero.