Les catholiques du monde entier rendent hommage au souverain pontife
Les projets humanitaires remis en cause par la disparition de l'USAID, visite d'Emmanuel Macron à Mayotte, le chef de la sécurité met en cause Benyamin Nétanyahou, situation critique à Haïti.
Les catholiques du monde entier rendent hommage au souverain pontife
Partout dans le monde, les catholiques se sont retrouvés dans les églises et lieux de pèlerinage pour saluer la mémoire du souverain pontife, mort lundi 21 avril, à l’âge de 88 ans. Il était apparu dimanche en public à Rome, pour la messe de Pâques.
Les nombreuses personnes rencontrées place Saint-Pierre, au Vatican, ont fait part de leur émotion. La dernière apparition avait en effet redonné espoir aux fidèles, après les récents problèmes de santé de François, hospitalisé pendant 38 jours pour une double pneumonie.
Les cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris ont sonné 88 coups, "pour 88 années de vie". Avant une grande veillée de prière, deux messes ont été organisées dans la journée. Ailleurs dans le monde, les fidèles se sont recueillis devant des portraits installés dans les édifices religieux et lieux de pèlerinage.
En Argentine, pays où est né et a grandi Jorge Bergoglio, les premiers fidèles se sont rendus dans la cathédrale de la ville, allumant une bougie ou accrochant un rosaire sur les colonnes de l'édifice pour rendre hommage à l'ancien archevêque de Buenos Aires. Le pays va observer une semaine de deuil, a annoncé la présidence argentine.
Le démantèlement de l'USAID bouleverse les projets humanitaires dans le monde
En moins de trois mois, l'administration Trump a orchestré le démantèlement de l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, le plus grand bailleur d'aide humanitaire au monde, créant une onde de choc planétaire.
Dès son investiture, le 20 janvier, le président américain, Donald Trump, a ordonné par décret un gel de 90 jours des financements de l'agence, le temps de passer en revue les projets subventionnés et de s'assurer qu'ils étaient en accord avec la nouvelle ligne politique ultraconservatrice de la Maison Blanche. Six semaines après le début de l'audit, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a annoncé la suppression de 83% des programmes.
Malgré plusieurs recours devant la justice et la décision d'un juge qualifiant de "probablement inconstitutionnelles" les mesures prises par la commission à l’efficacité gouvernementale présidée par Elon Musk, le gouvernement Trump reste intransigeant et acte la disparition de l'USAID. Pour l'officialiser, Marco Rubio a adressé une note au Congrès le 28 mars, l'informant que les missions restantes seraient transférées vers une autre branche de l'administration d'ici au 1er juillet.
Pour de nombreux acteurs de l'humanitaire, les conséquences sont catastrophiques. De la sécurité alimentaire au combat contre la désinformation, l'ampleur des conséquences est difficile à évaluer, tant elles sont vastes.
Depuis des décennies, l'USAID occupe une place centrale dans la solidarité internationale. Créé en 1961 pour renforcer l'influence des Etats-Unis à l'étranger, l'organisme disposait en 2023 d'un budget de 42 milliards de dollars (38 milliards d'euros), dont 37 milliards consacrés directement à l'aide internationale, le reste servant au fonctionnement de la structure.
Sur les plus de 5 000 projets visés par les coupes budgétaires, environ 2 000 étaient des crédits à destination d'entreprises, pour un montant total de 8 milliards de dollars. Les 3 000 restants, représentant environ 22 milliards de dollars de financements, étaient des subventions promises à des organisations internationales ou des ONG. Au total, 900 ONG sont directement affectées, une centaine d'universités sont privées de fonds, de même que de nombreuses agences de l'ONU.
Visite d'Emmanuel Macron à Mayotte
En visite à Mayotte, Emmanuel Macron a annoncé que le plan de "refondation" de l’archipel comporte une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans. Quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, le chef de l'Etat a détaillé le contenu de ce projet de loi.
Ce financement, prévu entre 2025 et 2031, "aura vocation, avec des clauses de revoyure, à être régulièrement passé en revue", a-t-il ajouté. Il comportera "des fonds nationaux", mais aussi "des fonds européens", et "les bailleurs internationaux que nous souhaitons mobiliser". Entériné lundi soir lors d’un Conseil des ministres décentralisé, le texte de loi sera voté d'ici l'été.
Le plan comprend également un volet sécuritaire, à travers de nouveaux moyens maritimes d’interception en mer, dans le cadre d'une opération dénommée "mur de fer". L'objectif est de passer de 25 000 à 35 000 reconduites à la frontière.
Le chef des services de sécurité intérieure israéliens met en cause Benyamin Nétanyahou
Ronen Bar, limogé par le gouvernement, a mis en cause Benyamin Nétanyahou dans une déclaration écrite sous serment à la Cour suprême et diffusée par les services de la procureure générale.
L'officier de renseignement y accuse le chef du gouvernement de lui avoir demandé une loyauté personnelle. Dans le cas d'une crise constitutionnelle, il devait obéir à Benyamin Nétanyahou et pas à la Cour suprême.
Ronen Bar assure également que le Premier ministre lui a dit à plus d'une reprise qu'il s'attendait à ce que ses services agissent contre les citoyens israéliens impliqués dans des manifestations contre le gouvernement.
Le limogeage du chef du Shin Bet a engendré des manifestations de masse. Sa mise à l'écart est contestée notamment par l'opposition, qui y voit le signe d'une dérive autocratique du pouvoir. La Cour suprême israélienne a confirmé sa décision initiale de suspendre ce renvoi.
L’ONU alerte sur la situation à Haïti
Victime d'une nouvelle escalade de la violence des gangs ces dernières semaines, Haïti s'approche désormais du point de non-retour qui risque de plonger le pays dans un chaos total, a alerté Maria Isabel Salvado, la représentante spéciale de l'ONU dans le pays.
"Sans aide internationale décisive, concrète et dans les délais, la situation sécuritaire en Haïti pourrait ne pas changer", s'est-elle inquiétée, décrivant les attaques coordonnées menées par les gangs pour accroître encore leur contrôle à Port-au-Prince et dans d'autres régions. "Votre réponse rapide pourra contribuer à la solution face à une telle détérioration extrême", a-t-elle plaidé devant le Conseil de sécurité.
Décrivant une situation humanitaire déplorable, elle s'alarme des manques de financement, sans mentionner les coupes budgétaires décidées par les Etats-Unis dans leur aide à l'étranger. L'ONU a déjà dû réduire sa présence dans la capitale, contrôlée environ à 85% par les gangs, notamment pour des raisons de sécurité.