Le vote commun des Etats-Unis et de la Russie à l'ONU est un tournant historique pour la guerre en Ukraine
Mise en examen de Mohamed Amra, nouvel échange entre Gaza et Israël, jet d'engins explosifs contre un consulat russe à Marseille, la Maison Blanche en guerre contre les médias.
Le vote commun des Etats-Unis et de la Russie à l'ONU est un tournant historique pour la guerre en Ukraine
Au Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats-Unis et la Russie ont voté en faveur d'une résolution pour une paix rapide en Ukraine, dont la formulation ne contient ni condamnation de Moscou, ni défense des frontières ukrainiennes.
Les Etats membres de l'ONU ont également dû se prononcer sur deux textes concurrents sur le conflit, l'un porté par Washington, l'autre par Kiev. Tous deux ont été adoptés, mais les Etats-Unis ont voté contre le second, rejoignant là encore la Russie. Une prise de position inédite, qui illustre le retournement de la politique américaine depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Lundi, une première résolution préparée par l'Ukraine et ses alliés européens a été adoptée à l'assemblée générale – dont le rôle est consultatif – par 93 voix pour, 18 contre et 65 abstentions. Le texte exigeait que Moscou “retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien”.
Ce succès pour Kiev et ses soutiens a été terni par le choix des Etats-Unis de voter contre, aux côtés, entre autres, de la Russie. Les Etats-Unis ont soumis à l'assemblée générale une résolution concurrente réclamant la fin rapide du conflit, mais sans référence à l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
Le très court texte a été largement modifié par plusieurs amendements de pays européens. Dans sa version finale, il mentionnait la responsabilité de la Russie dans le conflit, l'attachement au respect des frontières ukrainiennes et la volonté d'une “paix juste”.
Les Etats européens se sont abstenus, y compris la France et le Royaume-Uni, de bloquer l'adoption de la résolution américaine en utilisant leur veto pour la première fois depuis 1989.
Le narcotrafiquant Mohamed Amra mis en examen
Arrêté en Roumanie après neuf mois de cavale, le narcotrafiquant Mohamed Amra, surnommé la mouche, est arrivé sur le sol français où il a été transféré au tribunal judiciaire de Paris. Mohamed Amra est mis en examen pour meurtres, tentative de meurtres, évasion, vol et recel de vol, le tout en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs.
Le parquet de Paris précise que Mohamed Amra a gardé le silence devant le juge d'instruction. Il est désormais présenté à un juge des libertés et de la détention qui doit statuer sur son placement en détention provisoire.
Son évasion datait du 14 mai 2024, lorsque le détenu avait été extrait de sa cellule en Normandie, pour être amené à un juge d'instruction qui devait l'interroger. Au niveau d’un péage de l’Eure, un commando avait attaqué à la voiture-bélier et aux fusils d'assaut, le fourgon dans lequel il se trouvait, tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres.
Un nouvel échange de prisonniers palestiniens contre des corps d'otages israéliens
Les médiateurs dans le conflit entre Israël et le Hamas se sont entendus pour un nouvel échange de prisonniers palestiniens contre des corps d'otages israéliens. 620 détenus palestiniens seront échangés contre les corps de quatre otages israéliens. Le Hamas a confirmé cet accord sur Telegram.
Ces libérations auraient dû intervenir à l'occasion du septième échange d'otages contre des prisonniers palestiniens. Mais la mise en scène de l'organisation islamiste, exhibant cinq otages sur des podiums face à la foule, devant de grandes affiches rendant hommage aux combattants du Hamas, avait provoqué l’annulation par Israël de la libération des 620 Palestiniens, exigeant la fin des “cérémonies humiliantes”.
La branche armée du Hamas avait ensuite publié une vidéo montrant deux otages suppliant le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou d'agir pour eux. Le Forum des familles d'otages avait dénoncé une “démonstration de cruauté particulièrement écœurante”.
Israël s'apprête à livrer un dernier hommage à Shriri Bibas et ses deux garçonnets Ariel et Kfir, trois otages morts en captivité à Gaza après avoir été enlevés le 7-Octobre, et dont les corps ont été restitués.
Jet d'engins explosifs contre le consulat de Russie à Marseille : deux chercheurs du CNRS avouent
Dans le cadre de l'enquête sur les jets d'engins explosifs contre le consulat général de Russie, le procureur de la République de Marseille a confirmé que deux chercheurs du CNRS ont reconnu les faits. Les deux hommes, un ingénieur et un chimiste, sont toujours en garde à vue et ont déclaré que le mélange contenu dans les bouteilles plastique lancées dans le jardin du consulat étaient un cocktail d'azote et de substances chimiques.
Lundi matin, le consulat a en effet été visé par des jets de bouteilles, qui n'ont fait ni dégât ni blessé. Cet acte a été aussitôt qualifié d'“attaque terroriste” par Moscou, au troisième anniversaire du début du conflit en Ukraine.
La Maison Blanche va changer les règles d'accès des médias
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a annoncé un changement des règles d'accès de la presse. Jusqu’à présent, le système était établi et géré par les médias eux-mêmes. L'Association des correspondants à la Maison Blanche (WHCA) a rapporté que le “pool”, le petit groupe de journalistes ayant un accès privilégié au président, serait ouvert à de nouveaux médias, choisis cette fois par l'exécutif américain.
Karoline Leavitt a déclaré : “Nous rendons le pouvoir au peuple”. Jusqu'ici, l'admission dans ce groupe restreint était décidée par la WHCA, une association créée en 1914. Cette dernière a immédiatement reproché à l'administration Trump de “mettre en pièces l'indépendance de la presse”. Selon la WHCA, la décision de la Maison Blanche ne rend pas le pouvoir au peuple, elle donne le pouvoir à la Maison Blanche.
L'annonce intervient en plein de bras de fer de la Maison Blanche avec l'agence américaine Associated Press, qui a toujours fait partie du cercle restreint de journalistes admis au plus près du président américain, mais qui en est désormais bannie.