Le gouvernement de plus en plus menacé par une motion de censure
COP29 : ce que contient l'accord signé à Bakou, Paris appelle à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah
Le gouvernement de plus en plus menacé par une motion de censure
Le gouvernement en place depuis le mois de septembre est toujours opérationnel, mais à l'approche de Noël, les menaces de censure se font de plus en plus précises. L'opposition de gauche, forte de 192 sièges à l'Assemblée, a déjà prévenu qu'elle déposerait alors une motion de censure, qui n'aurait de chance d'être adoptée qu'avec le soutien des 124 députés Rassemblement national.
Au micro de RMC, Jordan Bardella, a déclaré que « ce gouvernement prend la route de la censure » et que le projet de budget « est une aberration ». Le RN demande à l'exécutif de prendre en compte certaines de ses requêtes. Pour l'heure, le RN reste mécontent de la copie du gouvernement et au sein du parti, plusieurs parlementaires assurent que leur base électorale est favorable à une motion de censure. Michel Barnier doit recevoir Marine Le Pen lundi, ainsi que l'ensemble des présidents de groupes parlementaires la semaine prochaine.
Un proche du Premier ministre confie que « la seule question est de savoir si Marine Le Pen veut tenter l'élection présidentielle anticipée. Si oui, alors c'est la politique de la terre brûlée ». Dans ce rapport de forces, le timing sera central, car s'il survivait au budget, le gouvernement pourrait dérouler d'autres textes, avec le retour du projet de loi sur la fin de vie et l'arrivée d'un nouveau projet de loi sur l'immigration vivement souhaité par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
COP29 : ce que contient l'accord signé à Bakou
À Bakou, en Azerbaïdjan, les participants à la 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique ont acté un nouvel objectif chiffré afin de financer la transition énergétique dans les pays en développement : 300 milliards de dollars par an d'ici 2035. C'est trois fois plus que le précédent accord, fixé lors de la COP15, qui prévoyait 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025. Mais c'est deux fois moins que ce que réclamaient les pays en développement et un effort très réduit si l'on prend en compte l'inflation.
Le texte prévoit que la contribution des pays riches provienne de leurs fonds publics, complétés par des investissements privés, ou par des « sources alternatives », ce qui signifie d'éventuelles taxes mondiales. Les pays occidentaux voulaient élargir la liste des Etats à qui incombe la responsabilité de la finance climatique, estimant que la Chine, Singapour ou des pays du Golfe s'étaient depuis enrichis. Mais Pékin avait tracé une ligne rouge et a obtenu gain de cause.
L'accord incorpore néanmoins une nouveauté : désormais, les financements climatiques des pays non développés accordés via des banques multilatérales de développement pourront être comptabilisés dans l'objectif des 300 milliards. Une feuille de route lors de la prochaine COP, organisée au Brésil en 2025, doit permettre aux 45 pays les plus pauvres de la planète d'obtenir plus d'argent sous forme de dons, alors qu'aujourd'hui 69% de la finance climatique est constituée de prêts.
Par ailleurs, toute mention explicite à la transition vers la sortie des énergies fossiles, acquis principal de la COP28 de Dubaï, a disparu dans la finalisation des principaux textes.
Paris appelle à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a appelé Israël et les Libanais à se saisir d'une « fenêtre d’opportunité » afin de conclure un cessez-le feu dans le conflit qui oppose Israël au Hezbollah, ajoutant qu’« à force de diplomatie, à force de travailler avec les parties en présence sur les paramètres qui permettent d'assurer à la fois la sécurité d'Israël, mais aussi l'intégrité territoriale du Liban, nous sommes, je crois, en train de parvenir à une solution qui peut être acceptable par toutes les parties et qu'elles doivent saisir pour que le feu cesse et que la catastrophe humanitaire cesse également ».
Ses propos font écho à ceux de l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, qui a fait état de « progrès supplémentaires » en direction d'une trêve lors d'une tournée au Liban et en Israël cette semaine.
Appuyé par Paris, Washington a présenté la semaine dernière aux autorités libanaises un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban, un des fiefs du Hezbollah.
Les députés de La France insoumise souhaitent abroger le délit d'apologie du terrorisme
Souhaitant dénoncer « l'instrumentalisation de la lutte antiterroriste », les députés de La France insoumise ont déposé une proposition de loi visant à abroger le délit d'apologie du terrorisme, estimant que ce dernier était utilisé « contre la liberté d’expression ».
Le texte veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014, estimant qu'en la matière « la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d'apologie de crime, d'apologie de crime de guerre, d'apologie de crime contre l’humanité » est suffisante.
Selon Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, la définition du délit d'apologie du terrorisme « demande seulement à être précisée pour en éviter les dérives ». Dans une réponse à Jean-Luc Mélenchon, le responsable regrette qu’une proposition de loi « abroge purement et simplement » ce délit.
Pakistan : affrontements meurtriers entre sunnites et chiites
Le gouvernement de la province du Khyber-Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du Pakistan, a annoncé une trêve d'une semaine après trois jours d'affrontements entre sunnites et chiites. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Mohammed Ali Saif, déclare que « les deux parties ont accepté un cessez-le-feu de sept jours durant lesquels ils vont également échanger les prisonniers et rendre les corps ».
Le bilan humain de ces affrontements n'a pas été confirmé officiellement, mais un responsable de l'administration locale a rapporté à l'AFP « des informations selon lesquelles 15 à 20 personnes des deux camps sont portées disparues » avec 82 morts et 156 blessés. Ce responsable du district de Kourram a précisé que « parmi les morts, 66 sont chiites et 16 sunnites ».
Depuis juillet, le conflit entre sunnites et chiites à Kourram, dans les montagnes frontalières de l'Afghanistan, a fait plus de 160 morts, selon des sources concordantes à l'AFP.