La France est-elle isolée au sein de l’UE dans son opposition au Mercosur ?
Le retard français sur le dossier des prisons , Le ras-le-bol des élus locaux français, Rupture d’un câble sous-marin de télécommunications entre la Finlande et l’Allemagne
La France est-elle isolée au sein de l’UE dans son opposition au Mercosur ?
Quelques pays européens s’inquiètent des conséquences du Mercosur, qui propose notamment d'instaurer des quotas supplémentaires en matière d’importation de viande depuis l'Amérique du Sud. Pour empêcher l'adoption du texte par l'Union européenne, la France doit impérativement réunir une minorité de blocage, les questions commerciales n'étant pas soumises à la règle de l'unanimité. Paris doit donc réunir a minima quatre pays représentant au moins 35% de la population de l'UE.
Le ministre de l’Agriculture italien s'est prononcé contre le projet exigeant que les agriculteurs du Mercosur soient soumis aux mêmes obligations que ceux de l'UE. Mais au sein du gouvernement transalpin, son opinion n'est pas partagée par le ministre des Affaires étrangères.
En Pologne également, le Mercosur inquiète mais pour autant, un veto de Varsovie n'est pas garanti.
La France doit aussi compter sur les pays qui défendent ardemment le projet d'accord et qui pèsent sur la scène européenne comme l’Espagne et l'Allemagne. Un accord commercial avec les pays d'Amérique latine permettrait à l'Allemagne de diversifier ses sources d'approvisionnements, notamment en minerais rares, mais aussi d’offrir de nouveaux débouchés commerciaux à ses entreprises.
La Commission européenne estime que le Mercosur est une opportunité économique indispensable à l’heure de futures guerres commerciales avec les Etats-Unis. En résumé, il n'y a bien que la France qui affiche une opposition aussi forte au futur accord.
Rupture d’un câble sous-marin de télécommunications entre la Finlande et l’Allemagne
Le seul câble sous-marin de communication à fibre optique de 1200 kilomètres qui relie la Finlande à l'Europe a été mystérieusement coupé. Berlin et Helsinki se disent « profondément préoccupés » et promettent une « enquête approfondie ». Si les causes ne sont pas encore claires, la piste du sabotage est avancée.
Ce câble sous-marin baptisé C-Lion1 a été mis en service en 2016. Long de 1 173 kilomètres, il relie Helsinki, la capitale finlandaise, à Rostock, un port de la mer Baltique situé dans le nord-est de l’Allemagne. Le câble C-Lion1 n'est pas le seul à avoir été abîmé ces derniers jours. Un autre câble sous-marin de télécommunication, reliant la Suède à la Lituanie, a également été endommagé.
L'activité humaine, comme la pêche ou l’ancrage, les conditions météorologiques ou encore une activité sismique dans la zone peuvent être à l’origine de telles ruptures mais dans une déclaration commune, les gouvernements allemand et finlandais évoquent évoquent la menace russe. « Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident. Nous devons partir du principe qu'il s'agit de sabotage », a déclaré le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'UE à Bruxelles.
Il faut savoir que le plus grand exercice d'artillerie de l'Otan jamais organisé en Europe vient justement d'être lancé sur le sol finlandais, à moins de 200 km de la frontière avec la Russie. Au total, 5 000 artilleurs de 28 pays sont engagés dans cette opération « Dynamic Front 25 » qui se déroule jusqu'à fin novembre.
Ouest-France devient le premier journal français à quitter le réseau social X
C’est par le message suivant que le quotidien régional Ouest-France a annoncé quitter X : « Aujourd'hui, X a tourné le dos aux médias et n'offre pas les conditions nécessaires à l'exercice serein du journalisme ». Ouest-France est le premier titre en France à cesser de publier sur le réseau social X, propriété du milliardaire américain Elon Musk, suivant ainsi l'exemple de plusieurs autres médias européens. François-Xavier Lefranc, président du directoire d’Ouest-France, a déclaré que cette décision était définitive et avait été prise de façon unanime en interne.
Depuis son rachat en 2022 par Elon Musk, qui défend une vision radicale de la liberté d'expression, rejetant toute forme de censure, X (anciennement Twitter) est accusé par de nombreux médias et utilisateurs de propager de fausses informations et de ne pas allouer suffisamment de moyens pour modérer les échanges sur la plateforme.
Le retard français sur le dossier des prisons
En 2017, face à la surpopulation carcérale, Emmanuel Macron avait pris l’engagement de construire 15 000 nouvelles places de prison en dix ans. L’actuel ministre de la Justice, Didier Migaud, a reconnu que cet objectif ne sera pas atteint. « Je l'espère pour 2029 au mieux. Nous arriverons à en réaliser que 6 421, soit 42%. Nous sommes très en retard sur la réalisation de ce plan. Il ne suffit pas d'avoir ce constat, il faut prendre des mesures pour savoir comment ce retard peut être rattrapé » a-t-il ainsi expliqué sur le plateau du 20 heures.
La France compte aujourd’hui 80 000 détenus pour 62 000 places de prison. Pour résoudre ce problème, le ministre de la Justice réfléchit à un projet de loi. « Aujourd'hui, pour réaliser une prison, il faut plus de sept ans. Il faut peut-être sortir du modèle unique de prison avec des conditions de sécurité extrêmement exigeantes. Vous pouvez avoir des centres plus petits qui nécessitent moins de sécurité » a-t-il commenté.
Le ras-le-bol des élus locaux français
Depuis 2020, les maires multiplient les démissions dans les communes françaises. Ils déplorent un sentiment d’abandon de la part des collectivités mais également un manque de compréhension de la part des administrés.
2 382 maires ont ainsi quitté leur poste depuis leur élection en 2020, à l’image de Gilles Thomas, maire démissionnaire de Plussulien dans les Côtes-d’Armor, qui regrette le train de vie exigeant, le manque de reconnaissance salariale, mais surtout un manque d’écoute de la part des collectivités locales et nationales. Sa démission, après 17 ans de mandat, depuis maintenant un mois, a fait réagir les habitants de sa commune qui lui demandent de revenir sur sa décision.
Le sentiment d’abandon est le même chez Patrick Tanguy, maire démissionnaire du Juch, dans le Finistère. Cet ancien élu a quitté son poste le mois dernier. Pour lui, les administrés sont également devenus exigeants et parfois même agressifs, créant des tensions systématiques à chaque décision prise par la municipalité.