Kiev et Moscou s'accordent pour échanger tous leurs prisonniers jeunes ou blessés
Chaos humanitaire à Gaza, plainte de l’UFC-Que Choisir contre Nestlé, Bruno Retailleau menace de quitter le gouvernement, Alfred Dreyfus élevé au grade de général de brigade.
Kiev et Moscou s'accordent pour échanger tous leurs prisonniers jeunes ou blessés
Les Russes et les Ukrainiens sont convenus d'échanger tous leurs soldats âgés de 18 à de 25 ans ou ceux qui sont grièvement blessés, ainsi que des milliers de corps de soldats tués. Ces discussions sous médiation turque n'ont duré qu'une heure au palais Ciragan d'Istanbul, mais l'Ukraine a proposé une nouvelle rencontre à la Russie entre le 20 et le 30 juin.
Moscou et Kiev vont échanger 6 000 contre 6 000 corps de soldats tués au combat. Plus largement, les modalités des échanges annoncés n'ont pas été précisées, pas plus que le nombre total de soldats concernés. Les précédents pourparlers menés à Istanbul, à la mi-mai, avaient abouti à la signature d'un accord sur un échange d'un millier de prisonniers contre un millier d'autres.
La Russie a en revanche une nouvelle fois rejeté la proposition d'un cessez-le-feu inconditionnel. Moscou estime qu'une telle initiative permettrait à l'Ukraine de se réarmer grâce aux livraisons d'armes occidentales avant de nouvelles hostilités.
La délégation russe a par ailleurs remis aux Ukrainiens un mémorandum sur "les moyens d'instaurer une paix durable" et "les mesures à prendre pour parvenir à un cessez-le-feu complet". Selon ce document, Moscou demande à Kiev de retirer ses troupes des quatre régions d'Ukraine dont la Russie revendique l'annexion avant tout cessez-le-feu global.
Les distributions de nourriture dans la bande de Gaza virent au chaos
Philippe Lazzarini, le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), décrit la distribution d'aide humanitaire dans la bande de Gaza comme "un piège mortel".
À plusieurs reprises depuis le 27 mai, des heurts violents ont éclaté en marge de distribution de colis de nourriture dans l'enclave palestinienne, dans laquelle quasiment aucun camion d'aide n'avait pu pénétrer depuis le blocus imposé par Israël le 2 mars dernier.
Dimanche, selon les secours gazaouis, l'armée israélienne a tué au moins 31 personnes et fait 176 blessés en ouvrant le feu à proximité d'un centre de distribution d'aide alimentaire du gouvernorat de Rafah. Alors que Tsahal dément, l'ONU a demandé une enquête indépendante et s'interroge sur les méthodes de la Fondation humanitaire de Gaza, cette organisation controversée, accusée de "militariser" l'aide alimentaire au profit d'Israël.
Si l'Etat hébreu a partiellement levé son blocus, c'est avant tout pour permettre à la Fondation humanitaire de Gaza de s'imposer comme le principal distributeur d'aide dans l'enclave palestinienne. Mais les méthodes de cette organisation privée au financement opaque, principalement gérée par des Américains avec le plein soutien du gouvernement israélien, sont critiquées par l'ONU et de nombreuses ONG.
Face aux critiques, et malgré les témoignages de blessés recueillis par Médecins Sans Frontières, la Fondation humanitaire de Gaza, Tsahal et le gouvernement israélien nient en bloc et accusent le Hamas de gêner les distributions et de tenter d'accaparer l'aide humanitaire.
L’UFC-Que Choisir porte plainte contre Nestlé et plusieurs ministres
Dans un communiqué de presse, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir annonce porter plainte contre le géant de l’agroalimentaire Nestlé Waters. S’appuyant sur la publication du rapport de la commission sénatoriale, selon lequel "l'État a délibérément dissimulé la fraude à grande échelle de Nestlé", l’UFC-Que Choisir dénonce une vaste tromperie dont les consommateurs sont victimes depuis des années et qui perdure encore aujourd'hui.
Dans ce contexte, l’association a déposé deux plaintes. La première, auprès du Procureur de la République de Nanterre, vise Nestlé Waters et ses dirigeants. Elle porte sur "des faits susceptibles de constituer des pratiques commerciales trompeuses, falsifications aggravées et tromperies aggravées". La plainte vise également le lobbyiste de l’entreprise, différents membres de cabinets ministériels et l’ARS Occitanie. Elle est également dirigée contre X "car une série de circonstances soulèvent de sérieuses interrogations au titre des infractions de corruption et de trafic d’influence".
Une deuxième plainte a été déposée devant la Cour de Justice de la République afin "que le rôle de l’Etat, et en particulier du pouvoir exécutif, soit pleinement analysé". Elle vise Agnès Pannier-Runacher (alors ministre déléguée à l’Industrie), Roland Lescure (ex-ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’énergie), Aurélien Rousseau (ex-ministre de la Santé et de la prévention) et Agnès Firmin-le-Bodo (ex-ministre de la Santé et de la Prévention).
L’UFC-Que Choisir indique également avoir été autorisée à saisir le Président du Tribunal judiciaire de Nanterre en urgence, par la voie d’une procédure de référé pour que soient ordonnées des mesures provisoires contre Nestlé Waters : retrait du marché et rappels de produits, interdiction de commercialisation et cessation des tromperies déplorées concernant ces eaux Perrier présentées comme "minérales naturelles".
Bruno Retailleau menace de quitter le gouvernement
Le patron de la droite et ministre de l’Intérieur a affirmé que "toutes les options étaient ouvertes" sur son éventuel départ du gouvernement s’il était contraint de défendre un projet de loi instaurant un mode de scrutin proportionnel aux législatives. Il a précisé avoir prévenu le Premier ministre François Bayrou qu’il "ne porterait pas ce type de réforme".
Bruno Retailleau a redit son opposition "très ferme, absolue sur ce mode de scrutin" qui "pourrait déséquilibrer les institutions de la Ve République, qui a besoin d’une majorité pour bien fonctionner". À ses côtés, le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez a dénoncé un "tripatouillage des règles électorales".
Alfred Dreyfus élevé au grade de général de brigade
L'Assemblée nationale a approuvé une proposition de loi de Gabriel Attal "élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade", un "acte de réparation" visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation. Le texte a été adopté en première lecture par la totalité des 197 députés présents.
En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l'exil sur l'île du Diable, en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle. En 1906, un arrêt de la Cour de cassation l'innocente, entraînant sa réintégration dans l'armée et sa nomination comme chef d'escadron.
Alfred Dreyfus demandera à voir sa carrière revalorisée car la réintroduction du capitaine Dreyfus au grade de chef d'escadron ne correspond pas à une reconstitution de carrière complète. Il n’obtiendra pas gain de cause et quittera l'armée en 1907 avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale.