Budget de la Sécurité sociale : Michel Barnier utilise l'article 49.3 pour faire adopter le texte
Crise politique en Géorgie depuis les élections législatives, En Roumanie, l'hypothèse d'une arrivée de l'extrême droite au pouvoir, Dans le nord de la Syrie, vaste offensive contre le régime de Bacha
49.3 et journée décisive pour le gouvernement Barnier
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale revient à l'Assemblée nationale ce lundi. Or, il contient encore des mesures qui irritent les oppositions, comme l'allègement de cotisations patronales ou le déremboursement de médicaments.
Michel Barnier a annoncé le recours à l'article 49.3 de la Constitution pour adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), lors d'une déclaration dans l'hémicycle. Il a présenté cette décision comme un "moment de vérité" engageant la responsabilité des députés, soulignant les attentes des Français en matière de stabilité. C’est la première utilisation de l'article 49.3, pour son mandat, déclenchant immédiatement une motion de censure de la gauche, que le RN s’est dit prêt à voter, tout en déposant sa propre motion de censure.
Le locataire de Matignon et Marine Le Pen discutaient encore d'éventuels ajustements dimanche mais cette dernière a estimé en fin de journée que le gouvernement avait « mis fin à la discussion ». Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a appelé à respecter la dernière version issue de la Commission Mixte Paritaire. De quoi faire bondir le RN.
Les relations sont tout aussi tendues entre Michel Barnier et l'opposition de gauche. Dimanche, les sénateurs socialistes, écologistes et communistes ont quitté l'hémicycle durant les débats sur le budget 2025 après que le gouvernement et la droite sénatoriale ont demandé un nouvel examen de plusieurs dizaines de mesures déjà votées.
Si la motion de censure était votée par une majorité de députés, ce serait la première chute d'un gouvernement depuis 1962, à l'époque où George Pompidou était Premier ministre.
Crise politique en Géorgie depuis les élections législatives
La colère populaire a explosé après la décision gouvernementale de repousser les discussions sur l'adhésion de la Géorgie à l'Union européenne à 2028. Le pays avait obtenu le statut de candidat en 2023, avant de voir le processus stoppé par Bruxelles un an plus tard à cause de l'adoption d’une loi controversée sur « l’influence étrangère ».
Le Parlement européen a depuis rejeté les résultats des élections législatives qui ont vu triompher Rêve géorgien, le parti au pouvoir depuis 2012, accusé de dérive autoritaire prorusse par ses détracteurs. Le scrutin a été entaché d'irrégularités, selon de nombreux observateurs locaux et internationaux. Bruxelles a donc exigé la tenue de nouvelles élections et la prise de sanctions européennes contre, entre autres, le chef du gouvernement géorgien.
Depuis les élections, le climat dans le pays est électrique. La cheffe d'Etat, Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, s'est faite le fer de lance de la mobilisation populaire.
De nombreux élus, des centaines de fonctionnaires, notamment des ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Education, ainsi que des juges, ont publié des déclarations communes pour dénoncer le choix de suspendre l'adhésion de la Géorgie à l'UE. Quelque 160 diplomates géorgiens estiment que cette décision est contraire à la Constitution et conduit « à l'isolement international » du pays. De nombreux ambassadeurs géorgiens ont également démissionné en signe de protestation.
La société civile n'est pas en reste. Des manifestations ont éclaté dans de nombreuses villes et plus d'une centaine d'écoles et d'universités ont suspendu leurs activités en signe de protestation. La mobilisation est réprimée avec force par le régime.
En Roumanie, l'hypothèse d'une arrivée de l'extrême droite au pouvoir
Depuis l'annonce des résultats du premier tour de la présidentielle en Roumanie, une partie de la jeunesse exprime ses craintes d'une possible arrivée au pouvoir du candidat d'extrême droite, Calin Georgescu.
Au moment où les Roumains retournent déjà aux urnes pour les élections législatives, le risque d'un bouleversement politique à la tête du pays est pris très au sérieux dans la population comme dans les chancelleries occidentales. Les deux chambres du Parlement doivent être renouvelées à la proportionnelle et l'extrême droite est créditée dans les sondages de plus de 30% des intentions de vote.
Sur fond de crise politique après la décision controversée de la Cour constitutionnelle de recompter les bulletins du premier tour de la présidentielle, les partis traditionnels pourraient être les victimes du vent de « dégagisme » qui s'engouffre dans la société roumaine.
Calin Georgescu joue sur la peur légitime pour une partie des Roumains de voir la guerre en Ukraine déborder sur leur territoire. Plus qu'une sortie pure et simple de l'Otan, il pourrait demander la fermeture de certaines installations afin d'envoyer un message d'apaisement à la Russie. Car le candidat d'extrême droite a fait campagne sur le thème de la paix, estimant qu'il fallait stopper l'aide à l’Ukraine, refusant d'être « entraîné dans un conflit qui n'est pas le nôtre ».
Un message entendu par une partie des Roumains, même si une majorité reste très hostile au Kremlin. L'hypothèse d'une arrivée au pouvoir de l'extrême droite et d'un désengagement de la Roumanie pourrait donc avoir des conséquences directes sur Kiev.
Dans le nord de la Syrie, vaste offensive contre le régime de Bachar al-Assad
C'est une première depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011. Le régime de Bachar al-Assad a perdu le contrôle de la deuxième ville du pays. Les jihadistes et leurs alliés ont pris la « majeure partie » de la ville d’Alep dans le cadre d'une offensive contre les forces gouvernementales. L’assaut a fait pour l'heure plus de 330 morts, essentiellement des combattants.
Derrière cette incursion, baptisée « dissuasion de l’agression », se trouve le Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe rebelle islamiste dominé par la branche syrienne d'Al-Qaïda, et d'autres factions hostiles au régime syrien. Cette attaque vient briser le calme précaire dans le nord-ouest de la Syrie, rendu possible par un cessez-le-feu instauré en mars 2020. Outre Alep, les rebelles ont conquis environ 70 localités, dont la ville de Saraqeb.
Derrière les deux belligérants, se rangent d'autres alliés. Bachar al-Assad bénéficie du soutien de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah, grâce auquel il a repris en 2015 le contrôle d'une grande partie du pays, tandis que certains groupes de rebelles sont soutenus par la Turquie, qui contrôle plusieurs zones du nord syrien.
Stellantis débarque Carlos Tavares «avec effet immédiat»
Après avoir enregistré des performances records les années précédentes, le bénéfice net de Stellantis fut divisé par deux au premier semestre 2024. Carlos Tavares a dû abandonner fin septembre son objectif sacré de marge opérationnelle à « deux chiffres » pour l’année.
L’année 2024 a également été marquée par des retards dans les lancements de plusieurs modèles, causés notamment par des problèmes électroniques. La baisse de la production dans de nombreuses usines n’avait pas manqué d’inquiéter, comme en Italie, patrie de Fiat, où des milliers de manifestants lui avaient demandé des comptes mi-octobre.
En annonçant début octobre son départ à la retraite à l’horizon 2026, le conseil d’administration avait déjà mis en sursis Carlos Tavares. Mais des désaccords ont accéléré son départ. Dimanche, un communiqué de la maison mère de Peugeot, Jeep et Fiat a annoncé que le conseil d’administration « a accepté la démission de Carlos Tavares ».
Le processus de nomination du nouveau directeur général du groupe est déjà « en bonne voie » et « aboutira au cours du premier semestre de 2025 », a souligné le groupe.