Grève à la SNCF : le Collectif national ASCT
Droits de douane américains sur les films, enlèvement dans les cryptomonnaies, réintroduction de pesticides dangereux, Retailleau durcit les naturalisations, Trump veut réouvrir Alcatraz.
Grève à la SNCF : le Collectif national ASCT
En se joignant à l'appel à la grève en plein pont du 8-Mai, annoncé quelques semaines plus tôt par SUD-Rail et la CGT-Ferroviaire, un groupe informel de contrôleurs, le Collectif national ASCT, s'est de nouveau invité dans le bras de fer opposant syndicats et direction. Il avait en effet été à l'origine des deux derniers grands mouvements sociaux à la SNCF en décembre 2022 et en février 2024.
La CGT-Cheminots, première organisation syndicale à la SNCF, SUD-Rail, troisième organisation syndicale au sein du groupe, et le Collectif national ASCT demandent une revalorisation de la prime de travail et une refonte de l'organisation des plannings trop souvent modifiés à la dernière minute.
N'étant pas un syndicat, le groupe informel n'est pas autorisé à mener le dialogue social et doit donc se greffer à un préavis de grève existant pour se joindre à la mobilisation. C'est pourquoi le Collectif national ASCT, qui se revendique "apolitique et non syndiqué", s'est peu à peu rapproché de SUD-Rail. ASCT pèse désormais lourd dans la contestation et compte 4 000 à 5 000 membres sur ses boucles WhatsApp et Telegram sur les 8 000 contrôleurs que compte l'entreprise.
Durant la grève de Noël et de Nouvel An, les contrôleurs avaient obtenu gain de cause avec la création d'une "direction des chefs de bord" afin d'être plus à l'écoute de leurs problématiques. Ils avaient alors réussi à augmenter le montant de leur prime et reçu un engagement de la direction d'embaucher davantage de contrôleurs en 2023.
En 2024, à l'approche des vacances de février, les dirigeants de la SNCF, craignant que les syndicats ne soient de nouveau dépassés par le collectif de contrôleurs, avaient accepté d'accorder de nouvelles primes et des embauches supplémentaires.
Donald Trump annonce des droits de douane de 100% sur les films étrangers
Donald Trump a annoncé "entamer immédiatement le processus d'instauration de droits de douane de 100%" sur les films diffusés aux Etats-Unis mais produits à l'étranger. "D'autres pays offrent toutes sortes d'incitations pour attirer nos cinéastes et nos studios loin des États-Unis", a-t-il assuré. Selon lui, il s'agit d'un "effort concerté de la part d'autres nations", représentant "une menace pour la sécurité nationale".
Aucune précision n'a pour le moment été donnée sur les conditions d'application de surtaxes sur les films produits à l'étranger. Il s'agit d'une nouvelle escalade dans l’offensive commerciale lancée par le président américain à l'encontre des partenaires économiques des Etats-Unis.
La Chine a déjà prévu de réduire "modérément" le nombre de films américains diffusés officiellement sur son territoire. Pékin limite, par un système de quotas, le nombre de films étrangers diffusés officiellement dans ses cinémas. Une réduction de l'accès à ce marché, le deuxième du monde derrière les Etats-Unis pour le cinéma, pourrait déstabiliser les recettes des studios hollywoodiens.
Cryptomonnaies : nouvel enlèvement après celui du cofondateur de Ledger
Un deuxième enlèvement a eu lieu dans le secteur des cryptomonnaies, après celui de David Balland, un des fondateurs de Ledger, en janvier dernier. Le père d'un entrepreneur français ayant fait fortune dans le secteur des cryptomonnaies, a été enlevé jeudi 1er mai dans le 14ème arrondissement de Paris. L'enlèvement a été mené devant témoins par quatre hommes cagoulés, qui l'ont emmené à bord d'un fourgon de transports.
L'homme âgé d'une soixantaine d'années a été séquestré pendant deux jours et a subi des actes de torture. Les ravisseurs lui ont notamment coupé un doigt. Ils ont filmé la scène et ont envoyé la vidéo à son fils. 48 heures après le début des faits, l'otage a été libéré samedi soir par la police à Palaiseau lors d'un assaut de la Brigade de recherche et d'intervention. Cinq personnes, nées entre 1998 et 2005, ont été interpellées et placées en garde à vue.
Pendant la séquestration, les ravisseurs ont réclamé une rançon entre 5 et 7 millions d'euros. Une enquête a été diligentée pour arrestation, enlèvement, séquestration et détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie pour obtenir l'exécution d'un ordre ou d'une condition, extorsion avec arme, le tout en bande organisée, et participation à une association de malfaiteurs criminelle.
Les scientifiques dénoncent la proposition de réintroduction de certaines pesticides
Plus de 1000 chercheurs, médecins et soignants publient une lettre ouverte aux ministres de la Santé, de l'Agriculture, du Travail et de l'Environnement, les quatre ministères de tutelle de l'Agence nationale de sécurité sanitaire.
Cette lettre - portée par Médecins du Monde et Alerte des médecins sur les pesticides - est partagée dans le cadre du débat parlementaire autour de la proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb, qui prévoit notamment de réintroduire des pesticides interdits depuis des années.
Les signataires sont également inquiets de la potentielle création d'un comité d'orientation pour la protection des cultures. Ce conseil d'orientation agricole pourra désigner des pesticides prioritaires pour lesquels on estime qu'il n'y a pas d'alternative. Le ministère de l'Agriculture pourra alors se passer de l'avis de l'Anses. Selon eux, la création de ce conseil serait un recul pour la santé publique.
Bruno Retailleau adopte un ton plus restrictif sur les naturalisations
Le ministre de l'Intérieur vient de publier une nouvelle circulaire consacrée aux naturalisations des étrangers. Celle-ci insiste davantage sur les dispositions susceptibles de restreindre l'accès à la nationalité française. Bruno Retailleau avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers en France.
Ce texte de cinq pages, auquel la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, a été diffusé à l'ensemble des préfets par le ministre. Dans cette nouvelle circulaire, le ministre rappelle que "la jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement".
En s'appuyant sur une disposition de loi Darmanin, Bruno Retailleau demande aux préfets de s'assurer du renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française et de l'adhésion aux valeurs de la République. Le ministre liste également les éléments d'appréciation démontrant "l'exemplarité du parcours du demandeur" notamment en ce qui concerne un séjour irrégulier avéré. L'autonomie du demandeur devra se traduire par une "insertion professionnelle" sur cinq ans et ce dernier devra justifier de "ressources suffisantes et stables", hors prestations sociales. Les préfets sont tenus de faire un bilan dans trois mois au ministre de l'application de la circulaire.
Donald Trump annonce avoir ordonné la réouverture de la prison d’Alcatraz
Donald Trump a annoncé avoir demandé à son administration la réouverture et la modernisation de l'emblématique prison d’Alcatraz, dans la baie de San Francisco en Californie, pour y enfermer les criminels les plus violents.
Sur Truth Social, le président américain a écrit : "Lorsque nous étions une nation plus sérieuse, par le passé, nous n'hésitions pas à enfermer les criminels les plus dangereux et à les tenir loin de toute personne susceptible de leur nuire. C'est ainsi que cela doit être."
Donald Trump estime que la remise en fonction de l'établissement, fermé en mars 1963 et où avaient été emprisonnés les plus grands chefs de la mafia dont Al Capone, sera un "symbole de loi, d'ordre et de justice". La prison fut fermée après seulement 29 ans de service en raison de coûts de fonctionnement trop importants. Alcatraz coûtait près de trois fois plus cher que toute autre prison fédérale. L'isolement géographique de cette prison, située sur un îlot rocheux, générait de nombreux frais, tels que l'acheminement par bateau de nourriture, ou encore de 3,8 millions de litres d'eau potable par semaine, l'île ne disposant d'aucune source d'eau douce.