Gouvernement Barnier : examen à l’Assemblée nationale des motions de censure
Motion de destitution contre le président de la Corée du Sud, Les détails de la mobilisation de jeudi, 1,4 million de pauvres en plus en 20 ans, Le loup perd son statut d’espèce très protégée
Gouvernement Barnier : examen à l’Assemblée nationale des motions de censure
Journée cruciale à l'Assemblée nationale où les deux motions de censure déposées contre le gouvernement de Michel Barnier seront examinées à partir de 16 heures. Celle du Nouveau Front populaire, signée par le plus de députés, sera débattue en premier. En cas de rejet, la seconde motion de censure, déposée par le Rassemblement national et ses alliés ciottistes, sera alors débattue et soumise au vote.
Michel Barnier a appelé à un « réflexe de responsabilité » dans les 20 Heures de France 2 et TF1, martelant que « l'intérêt supérieur du pays, le bien commun, l'intérêt national, ça veut dire quelque chose ». Après l'intervention télévisée du Premier ministre, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a dénoncé sa « mauvaise foi » lorsqu’il a accusé son parti de « surenchère ». De son côté, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a trouvé que « pour sa dernière soirée à Matignon, Michel Barnier fait beaucoup de peine à voir ».
Depuis Ryad, Emmanuel Macron dit « ne pas croire au vote de la censure » et fustige le « cynisme insoutenable » du RN qui « ne peut pas voter une motion qui insulte ses électeurs ». Il critique également la « perte de repères des députés PS, un parti de gouvernement, qui vont s’amuser à voter une motion de censure avec deux partis extrêmes ».
Motion de destitution contre le président de la Corée du Sud, Yoon Suk-yeol
Les appels au départ du président sud-coréen se multiplient après que le dirigeant a tenté d'imposer la loi martiale dans son pays. Yoon Suk-yeol, dont la popularité était déjà extrêmement faible, est poussé vers la sortie par ses adversaires politiques, des membres de son propre parti et des manifestants réunis à Séoul. Les partis d'opposition ont déposé une motion de destitution contre le chef de l'Etat. Le vote de cette motion pourrait intervenir dès vendredi.
Le Parti du pouvoir au peuple, dont est issu le président, a estimé que le locataire de la Maison bleue devrait « rendre des comptes ». Selon l'agence nationale Yonhap, le chef de cabinet du président et d'importants conseillers ont « présenté en masse leur démission ».
Le Parti démocrate, principal parti d'opposition en Corée du Sud, a porté plainte contre le président, ses ministres de la Défense et de l'Intérieur, ainsi que des « personnalités clés de l'armée et de la police, telles que le général brièvement nommé commandant de la loi martiale et le chef de la police ».
La Confédération coréenne des syndicats, la plus importante intersyndicale du pays avec quelque 1,2 million de membres, a appelé à une « grève générale illimitée » jusqu'à la démission de Yoon Suk-yeol.
Grève du 5 décembre : les détails de la mobilisation de jeudi
Mobilisation massive dans l'Éducation nationale pour dénoncer la « politique brutale » du gouvernement. 65% de grévistes annoncés parmi les enseignants du premier degré. Des milliers d'écoles seront fermées. À Paris, le taux pourrait atteindre 75% de grévistes avec plus de 230 écoles fermées sur 650. Dans les Bouches-du-Rhône, ce chiffre pourrait atteindre 80%. Aucune estimation n'a encore été communiquée pour le second degré, en raison d'un système de préavis différent, qui permet des déclarations plus tardives.
L'ensemble des services publics (hôpitaux, administrations, services des impôts) pourraient connaître des perturbations localement. Autant de secteurs unis derrière des revendications communes. Les syndicats de la fonction publique exigent que le gouvernement renonce au passage d'un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, à la réduction de la rémunération des agents en arrêt maladie et à l'abandon d'une prime de soutien au pouvoir d’achat. Ils réclament également davantage de moyens budgétaires, « des créations d’emplois », une revalorisation du point d'indice ou encore « des mesures salariales générales ».
La direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols pour la journée de jeudi. Elle invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage.
Dans le secteur de l’énergie, l'appel à la grève débute officiellement ce soir à 21 heures. Cette journée de mobilisation ne devrait pas avoir de conséquences notables pour le public et devrait surtout se traduire par un manque à gagner pour les entreprises, selon la CGT.
1,4 million de pauvres en plus en 20 ans, selon l'Observatoire des inégalités
La France compte « 1,4 million de pauvres en plus » par rapport à il y a 20 ans, selon le quatrième rapport sur la pauvreté en France publié par l'Observatoire des inégalités. Pour une personne seule, le seuil de pauvreté est de 1 000 euros par mois. Pour un couple sans enfant, cela représente 1 500 euros. Et pour une famille avec deux enfants de plus de 14 ans, 2 500 euros.
5,1 millions de personnes vivent sous ce seuil en France, soit 8,1% de la population, contre 6,6% en 2002 (+1,5 point), selon des données de l’Insee. Les jeunes de 18 à 29 ans sont nettement plus touchés que les autres tranches d’âge et les célibataires sont deux fois plus touchés que les couples.
Les immigrés sont surreprésentés parmi les personnes pauvres. Le taux de pauvreté atteint 18,8% et même 23,6% pour les Maghrébins, un taux trois fois supérieur à celui des personnes nées en France. Plus de 20% des personnes en situation de handicap sont pauvres contre 13% pour les valides. L'Observatoire des inégalités souligne aussi que le taux de pauvreté est plus élevé dans les Outre-mer et les quartiers prioritaires.
Le loup perd son statut d’espèce très protégée en Europe
Sous pression des éleveurs, les pays européens se sont mis d’accord pour abaisser la protection du loup. La Convention de Berne qui assure la protection de la faune a approuvé un déclassement du statut de protection du loup, qui va passer d’espèce « strictement protégée » à « protégée ».
Les 49 États membres, réunis à Strasbourg, ont approuvé une proposition en ce sens de l’Union européenne, qui cherche à mieux protéger le bétail dans un contexte d’augmentation de la population des loups.
Via des dérogations, des loups peuvent déjà être tués dans des conditions très précises pour protéger des troupeaux. Dans sa proposition, l’UE, qui assure se fonder sur « une analyse approfondie du statut » du carnivore sur son territoire, fait état d’une population grandissante, atteignant les 20 300 individus en 2023, pour la plupart dans les Balkans, les pays nordiques, en Italie et en Espagne.