François Bayrou nommé Premier ministre par Emmanuel Macron
Syrie le royaume du Captagon, Trump contre l'emploi de missiles américains en Russie, Luigi Mangione tueur-héros aux États-Unis
Le nouveau locataire de Matignon se prénomme François Bayrou
Neuf jours après la censure de Michel Barnier, renversé par un vote des députés à l'Assemblée nationale mercredi 4 décembre, le chef de l'État a nommé François Bayrou à Matignon ce vendredi 13 décembre. La composition de son gouvernement est attendue dans les prochains jours.
Après avoir consulté la plupart des formations politiques représentées à l'Assemblée nationale à l'exception de La France insoumise et du Rassemblement national, Emmanuel Macron a fini par trancher, en dépassant le délai de 48 heures qu’il s’était fixé mardi 10 décembre.
Charge désormais au nouveau chef de gouvernement de parvenir à trouver un budget de l'État et de la sécurité sociale pour 2025, car si une loi spéciale est prête pour reconduire des crédits budgétaires dans les prochaines semaines, le nouveau Premier ministre va devoir rapidement proposer de nouvelles loi de finances.
Le principal objectif est de parvenir à mettre d'accord une majorité de députés pour éviter l'activation de l'article 49.3 de la Constitution qui permet de faire adopter un texte sans vote mais en engageant la responsabilité du gouvernement. Un nouveau 49.3 permettrait aux oppositions de déposer une motion de censure, qui renverserait à son tour le gouvernement de François Bayrou, si elle était adoptée.
Syrie : découverte d’importants stocks de captagon
Sur la base de Mazzeh, en banlieue de Damas, des journalistes de l'AFP ont découvert plusieurs milliers de comprimés de captagon en train de brûler dans un bâtiment près de la piste d'atterrissage.
Ce stock a été incendié par les combattants du Hayat Tahrir al-Sham et le chef du HTS, Abou Mohammed Al Joulani, a accusé Bachar al-Assad d’avoir “semé le sectarisme et le captagon” en Syrie.
Le marché, d'abord alimenté depuis la Turquie et l'Europe balkanique, se tourne ensuite vers le Moyen-Orient et notamment vers la Syrie et le Liban. Cette drogue est très prisée par une jeunesse aisée en Arabie saoudite et les pétromonarchies du golfe Persique.
À la faveur de la guerre civile syrienne, le trafic de cette drogue va devenir l'une des ressources des groupes armées rebelles et jihadistes, mais aussi des forces loyalistes. En 2018, le régime de Bachar al-Assad va industrialiser la production de captagon et utiliser ce commerce comme un moyen de survie politique et économique face aux sanctions internationales. Le captagon devient la première source de devises du régime, alors que le PIB du pays s'effondre. Le régime s'appuie d'ailleurs sur des alliances locales avec des groupes armés comme le Hezbollah.
Pour tenter d'enrayer ce narcotrafic, les États-Unis votent en 2022 le “Captagon Act” pour “interrompre et démanteler le trafic de captagon du régime de Bachar al-Assad”.
Ces dernières années, les saisies de cette drogue se sont multipliées dans les pays limitrophes de la Syrie. En Irak, les autorités ont “saisi un nombre record de 24 millions de comprimés de captagon” pour la seule année 2023. En Turquie, ce sont près de dix millions de comprimés qui ont été saisis dans le pays au cours des dix premiers mois de l'année 2024.
Donald Trump s’oppose à l'utilisation de missiles américains en Russie
Dans une interview accordée au magazine Time, Donald Trump a rejeté l'emploi par l'Ukraine de missiles de longue portée américains en Russie, tout en promettant de ne pas abandonner Kiev. “Je suis vivement opposé à l'envoi de missiles à des centaines de kilomètres à l'intérieur de la Russie. Pourquoi faisons-nous cela ? Nous ne faisons qu'intensifier cette guerre et l'aggraver”.
Après avoir obtenu le droit d’utiliser des missiles de longue portée américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, Kiev a effectué des frappes en Russie à l'aide de ces armes précises, provoquant la colère de Moscou.
Le président Vladimir Poutine a menacé d'employer le missile hypersonique expérimental Orechnik, capable de porter une charge nucléaire, pour bombarder des centres de décision à Kiev ainsi que les pays occidentaux qui aident l'Ukraine à procéder à des attaques sur le sol russe.
L’écho politique de l'assassinat du patron d’UnitedHealthCare
Bien que condamnant le meurtre de Brian Thompson, le gouverneur démocrate du Maryland, Wes Moore, a confié avoir perdu son père à l'âge de 3 ans, parce qu'il ne pouvait pas obtenir le traitement dont il avait besoin. La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a déclaré comprendre “la réaction viscérale des personnes qui, dans tout le pays, se sentent trompées, arnaquées et menacées par les pratiques ignobles de leurs compagnies d'assurance”. Qualifiant le meurtre de Brian Thompson de “scandaleux et inacceptable”, Bernie Sanders, ancien candidat aux primaires démocrates, estime également que “l'explosion de colère” des internautes “montre que des millions de personnes comprennent que les soins de santé sont un droit de l'homme et que l'on ne peut pas tolérer que des membres de cette industrie refusent des soins à leurs assurés alors qu'ils réalisent des milliards de dollars de bénéfices”.
Les réseaux sociaux ont rapidement donné une dimension politique au meurtre de Brian Thompson, avant même que les mobiles en soient connus. Une réaction traduisant une colère profonde à l'égard d'un système lucratif, accusé de s’enrichir sur le dos des patients.
En 2023, UnitedHealthCare, qui fournit la couverture santé de 51 millions d'Américains, a dégagé 22 milliards de dollars de bénéfices et 371,6 milliards de dollars de revenus. Le groupe refuse environ un tiers des demandes de prise en charge médicale à ses assurés, le taux le plus élevé de toutes les compagnies d'assurances et le double de la moyenne du secteur.
Deux heures après l'annonce de l’arrestation de Luigi Mangione, un profil Instagram à son nom est passé de 2 000 abonnés à plus de 45 000. Même phénomène sur X, où un compte à son nom, qui regroupait 45 000 abonnés en comptabilise désormais plus de 417 000. Des tee-shirts “Free Luigi” émergent un peu partout et une cagnotte a été créée, réunissant plus de 34 000 dollars pour l'aider à payer ses frais de justice.
Le jeune diplômé de la prestigieuse université de Pennsylvanie conteste son transfèrement devant la justice de New York, compte plaider non coupable et affirme qu'il n'utilisera pas les fonds récoltés grâce à la cagnotte.
Pour aller plus loin, l’article du Monde Moderne sur le système de santé américain
https://www.lemondemoderne.media/le-meurtre-du-pdg-de-unitedhealthcare-revelateur-des-defaillances-du-systeme-de-sante-americain/