Discours triomphaliste de Donald Trump pour les cent jours de son mandat
Polémique autour du travail le premier mai, le casse-tête du chantier de la proportionnelle, les frais d'incarcération de Gérald Darmanin, fusillade à Uppsala en Suède.
Discours triomphaliste de Donald Trump pour les cent jours de son mandat
Dans un discours au ton triomphaliste et agressif pour les cent jours de son mandat, Donald Trump a défendu son offensive protectionniste ainsi que ses opérations d'expulsions d'immigrés en situation irrégulière. "Nous ne faisons que commencer", a-t-il promis devant des partisans rassemblés dans le Michigan. Le président américain, confronté à des sondages difficiles, a vanté les "100 jours les plus réussis" de l'histoire américaine.
Ce long discours ressemblait à s'y méprendre à ceux qu'il prononçait comme candidat. Joe Biden "l'endormi", les médias "menteurs", les juges "communistes", les pays alliés qui "nous ont pillés plus que nos adversaires en matière de commerce", les opposants démocrates traités de "gauchistes cinglés", le chef de la banque centrale Jerome Powell qui "ne fait pas du très bon boulot", l'idéologie "woke" et les éoliennes... Toutes les bêtes noires de Donald Trump y sont passées.
La foule a scandé "USA ! USA !" devant une vidéo montrant des hommes menottés et entravés, filmés en train de se faire raser la tête. Le républicain a signé au total plus de 140 décrets - dont beaucoup ont été bloqués en justice - pour attaquer ses adversaires politiques, lancer une politique d'expulsions massives d'immigrés en situation irrégulière et démanteler la bureaucratie fédérale avec l'aide de son allié milliardaire Elon Musk.
La polémique autour du travail des boulangers le premier mai
Le 1er-Mai est chômé depuis 1947 et la Fête des travailleurs est le seul jour de l'année où le repos est obligatoire. Mais à l'approche du jeudi 1er mai 2025, le débat fait de nouveau rage entre les partisans d'un assouplissement de la loi et ceux qui défendent le respect du repos pour les travailleurs. Il a été relancé par une proposition de loi centriste soutenue par le gouvernement et par le cas de cinq boulangers vendéens, relaxés le 25 avril après avoir fait travailler leurs salariés le 1er mai 2024.
Aux yeux de la loi, le 1er-Mai est un jour férié et chômé, comme le prévoit l’article L3133-4 du Code du travail. L'article L3133-6 prévoit toutefois que les salariés ont le droit de travailler dans "les établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail". Ils sont alors payés double par leur employeur. La loi ne précise pas les secteurs concernés mais il est entendu que les hôpitaux, les forces de l'ordre, les transports, les fournisseurs d'énergie, l'hôtellerie et certaines usines sont concernés.
Les entreprises de boulangerie-pâtisserie pouvaient employer des salariés le jour de la Fête du travail, grâce à un courrier du ministère du Travail daté du 23 mai 1986. Mais cette dérogation est devenue obsolète après une décision de la Cour de cassation en 2006. Pendant des années, cette décision n'avait toutefois pas suscité de vagues... Jusqu'à ce que l'Inspection du travail procède à quelques contrôles inopinés le 1er mai 2024.
Dans une circulaire envoyée en avril, la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française préconise, tant que la loi n’aura pas clarifié les choses, de ne pas faire travailler les salariés le 1er-Mai cette année. Le manque à gagner en fermant le 1er-Mai s'élève "au moins à 70 millions d'euros" pour les professionnels du secteur, selon les calculs de la confédération.
Le casse-tête du chantier de la proportionnelle
François Bayrou lance une consultation avec les partis et les groupes parlementaires de la proportionnelle aux législatives. Le MoDem de François Bayrou défend historiquement cette évolution du mode de scrutin. À gauche, les écologistes, les communistes et les insoumis y sont favorables à des degrés divers. Le Rassemblement national est aussi pour, d'autant qu'elle le favoriserait par rapport au scrutin uninominal à deux tours. Au centre et à droite, en revanche, les oppositions sont claires tandis qu’Ensemble pour la République et le Parti socialiste n'ont pas d'avis tranché sur le sujet.
Chaque groupe parlementaire défend un modèle particulier de proportionnelle. Le RN souhaite ainsi une proportionnelle intégrale avec une prime majoritaire pour le parti arrivé en tête aux législatives, quand le MoDem défend une réforme similaire à celle de 1986, lorsque la proportionnelle avait été introduite brièvement, avec une proportionnelle intégrale et un seuil à 5% à l'échelon départemental. Les écologistes, eux, proposent une proportionnelle basée sur des circonscriptions régionales. Enfin, en 2018, Emmanuel Macron avait souhaité l'instauration d'un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, mais la réforme avait été abandonnée.
Les frais d'incarcération de Gérald Darmanin
Sur le plateau du journal de 20 Heures de TF1 et dans un message adressé aux agents pénitentiaires sur X, Gérald Darmanin a annoncé qu’il voulait faire payer aux détenus des frais d’incarcération. Une mesure que le ministre de la Justice présente comme le rétablissement d'une contribution qui existait jusqu'en 2003. Selon l'entourage du ministre, deux propositions de loi traitant de cette question devraient être examinées à l'Assemblée nationale prochainement.
L'entourage de Gérald Darmanin exclut d'ores et déjà deux catégories de détenus : les "indigents", c'est-à-dire les détenus les plus pauvres, et les personnes placées en détention provisoire. Cette mesure pourrait donc cibler les détenus solvables et définitivement condamnés.
Le fonctionnement des prisons coûte quatre milliards d'euros par an à l'Etat. "Il ne s'agit pas de faire payer les quatre milliards aux détenus, bien évidemment, mais une participation aux frais, au service public de la justice", a expliqué le garde des Sceaux, précisant que la "somme récoltée ira directement à l'amélioration" des conditions de travail des agents pénitentiaires.
Fusillade à Uppsala en Suède
Au moins trois personnes ont été tuées dans une fusillade, à Uppsala, ville située à une soixantaine de kilomètres au nord de Stockholm. Les forces de l'ordre disent avoir reçu "des appels de personnes qui ont entendu de fortes détonations évoquant des coups de feu". Selon la chaîne TV4, les faits sont intervenus dans un salon de coiffure du centre de la ville.
"Nous avons reçu des informations faisant état d'une personne masquée sur un scooter, nous vérifions ces informations", a rapporté la police. Un important dispositif humain a été déployé pour tenter de retrouver ce suspect, avec le renfort d'hélicoptères, selon un porte-parole des forces de l'ordre. La police a également affirmé avoir "bouclé une large zone" à Uppsala. Une enquête pour meurtre a été ouverte.
Selon la chaîne de télévision publique SVT, l'une des personnes tuées était un homme visé par une enquête sur un projet d'attaque visant un parent d'un chef de gang. La Suède est en proie depuis plusieurs années à une guerre de gangs pour le trafic de drogue.