De nombreux dégâts après les violents orages qui ont touché la France
François Bayrou accusé de faux témoignage dans l'affaire Bétharram, des doutes sur l'état des installations nucléaires iraniennes, un tribunal spécial pour l'Ukraine, plus d'argent pour la guerre.
De nombreux dégâts après les violents orages qui ont touché la France
La France a été traversée ce mercredi soir pas de violents orages. Dans le Tarn-et-Garonne, un enfant de 12 ans est mort en tombant dans une rivière. En Mayenne, le conducteur d'un quad, âgé de 59 ans, est décédé à Saint-Cyr-en-Pail, en percutant un arbre tombé sur la route à cause des rafales de vent. L'épisode orageux a également causé de nombreux dégâts matériels un peu partout dans le pays.
"Plus de 110 000 foyers" sont privés d'électricité selon la Sécurité civile dont 12 000 dans l’Indre, département frappé par de fortes averses de grêle et 13 000 en Dordogne. Les coupures d'électricité concernent aussi 125 communes de Corrèze.
La séance a été suspendue à l'Assemblée nationale, peu de temps après la fin d'une prise de parole du Premier ministre François Bayrou, en raison d'une infiltration d'eau dans l'hémicycle dû au violent orage qui a touché la capitale. Le Grand Palais, où se déroulait un spectacle, a été partiellement inondé. Tout le long de la Seine, l'eau est très vite montée sur les berges dans la capitale. Sur le plan des transports franciliens, des stations de métro ont dû fermer, et des lignes de RER et trains de banlieue ont été coupées.
En Corrèze, 63 passagers d'un train à destination du Lot ont été bloqués à cause de la chute d'un arbre. Dans le Pays Basque, des grêlons de la taille d'un oeuf sont tombés, faisant de nombreux dégâts, les communes d’Urt et Bardos ayant été les plus touchées. Les toits de plusieurs bâtiments ont été perforés et de nombreuses voitures cabossées. En Normandie et notamment dans l'Eure et en Seine-Maritime, des grêlons sont également tombés.
La connexion au site de Météo France était compliquée en raison d'un trop grand nombre de connexions simultanées. Par ailleurs, les pompiers de Paris ont appelé à ne pas surcharger la ligne d'appel d'urgence, en raison du nombre d'appels reçus après le violent orage qui est passé sur la capitale dans la soirée.
Affaire Bétharram : François Bayrou accusé de faux témoignage
L'un des deux co-rapporteurs de la commission d'enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires, le député LFI Paul Vannier, a demandé que la justice soit saisie à l'encontre du Premier ministre pour "faux témoignage" lors de son audition le 14 mai dans l’affaire Bétharram.
Pendant cinq heures et demi, le Premier ministre avait dû expliquer, dans un climat très tendu, son niveau de connaissances des violences physiques, psychologiques et sexuelles qui se sont déroulées au sein de l'établissement, alors qu'il était notamment ministre de l’Education nationale entre 1993 et 1997. Paul Vannier affirme que François Bayrou s'est contredit pendant son audition, que certains de ses propos sous serment ont été démentis par d'autres personnes entendues, et qu'il a délivré un faux témoignage, à propos d'une plainte en diffamation envisagée contre Mediapart.
Paul Vannier affirme que François Bayrou a changé de discours, au fil des mois, et à mesure que l'affaire Bétharram a pris de l'ampleur. Il évoque de "nombreuses contradictions", notamment avec les propos du juge Mirande, chargé de l'enquête contre l'un des religieux accusé de viol.
Deux autres personnes sont ciblées par les accusations de faux témoignages de la part de Paul Vannier. L'actuelle numéro 2 du ministère de l'Education nationale, Caroline Pascal, qui avait été auditionnée dans l’affaire Stanislas, et qui avait déclaré à propos d’un contrôle réalisé en 2023 par l’Inspection générale de l’Education nationale dans l’établissement, que les inspecteurs "n'avaient pas repéré d'homophobie systémique, ni même institutionnelle". Or, selon Paul Vannier, cette affirmation a été "entièrement contredite par le contenu des procès-verbaux d’auditions d’élèves et de parents".
La troisième personne visée est enfin l'ancien préfet du Nord, Georges-François Leclerc, dans l’affaire du lycée musulman Averroes qui a vu son contrat d'association avec l'État rompu, avant que la justice le rétablisse.
Ces accusations de parjure, portées par le député insoumis Paul Vannier, ne sont pas soutenues par l'autre co-rapportrice de la commission d'enquête, la macroniste Violette Spillebout. Il est peu probable que la présidente de la commission, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, suive les recommandations de Paul Vannier, estimant qu'il n'y a pas de parjure à ce stade.
De nombreux doutes sur l'état des installations nucléaires de Téhéran
Les frappes américaines menées en Iran ont provoqué la destruction "totale" des installations nucléaires visées, et les Iraniens ne vont "pas fabriquer de bombes avant longtemps", a affirmé Donald Trump. Une version qui tranche avec les éléments contenus dans un rapport préliminaire confidentiel du renseignement américain, révélé par le New York Times et CNN.
Selon ce rapport préliminaire, les bombardements par les Etats-Unis des installations de Fordo, Natanz et Ispahan n'auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d'uranium enrichi iraniens.La Maison Blanche s'est aussitôt attachée à dire qu'il était "tout à fait faux".
Sur le plateau du 20 Heures de France 2, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, a déclaré que l’AIEA avait perdu la visibilité du matériel nucléaire dont dispose Téhéran, à propos spécifiquement des 400 kilos d'uranium enrichi que possèderait l'Iran.
Le Parlement iranien a voté en faveur d'une suspension de la coopération avec l'Agence onusienne. "L'AIEA, qui a refusé de condamner ne serait-ce qu'un peu l'attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a compromis sa crédibilité internationale", a déclaré le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf.
Zelensky signe un accord pour la création d’un tribunal spécial
Le président ukrainien s'est rendu au Conseil de l'Europe, à Strasbourg, où il a signé un accord pour la création d'un tribunal spécial pour poursuivre et juger les responsables du "crime d'agression" contre son pays. "Tous les criminels de guerre doivent savoir que justice sera rendue, et cela inclut la Russie", a déclaré à cette occasion Volodymyr Zelensky.
Avant Strasbourg, Volodymyr Zelensky se trouvait à La Haye, pour le sommet de l'Otan, où il a réussi à rencontrer Donald Trump. "Nous avons discuté des moyens de parvenir à un cessez-le-feu et à une vraie paix", a déclaré le président ukrainien, jugeant sa réunion avec le président américain "longue et constructive". De son côté, Donald Trump a évoqué de son côté une "bonne rencontre".
Les pays de l'Otan promettent de payer plus pour leur défense
Au sommet de La Haye, les pays de l'Otan se sont engagés à augmenter drastiquement leurs dépenses militaires. Une "grande victoire" revendiquée par le président américain Donald Trump. Dans leur déclaration finale, les 32 membres de l'Alliance atlantique promettent d'investir 5% de leur produit intérieur brut annuel en faveur de leur sécurité à l'horizon 2035.
Dans le détail, les alliés veulent allouer "au moins 3,5% du PIB" aux dépenses militaires et 1,5% supplémentaire pour la sécurité au sens plus large, comme la "protection des infrastructures critiques" et la défense des "réseaux".
L'objectif sera difficile à atteindre, ont prévenu plusieurs dirigeants européens, dont l'Espagne, qui le juge "déraisonnable". Le locataire de la Maison Blanche, qui a souvent critiqué les "mauvais payeurs" européens, a opté pour un ton conciliant. Les alliés vont "très bientôt" dépenser autant que les Etats-Unis, s'est-il réjoui. "Je leur demande de passer à 5% depuis des années, et ils passent à 5%. C'est énorme. L'Otan va devenir très forte avec nous", a souligné le président américain.