Comment la France va-t-elle financer la hausse de ses dépenses militaires ?
La Commission européenne valide son plan de défense, rencontre Etats-Unis/Ukraine en Arabie Saoudite, deux prisons pour les plus grands narcotrafiquants, vers une sortie de l'OTAN pour les Etats-Unis.
Comment la France va-t-elle financer la hausse de ses dépenses militaires ?
Avec 50,5 milliards d'euros budgétés pour 2025, le pays consacre aujourd'hui 2,1% de sa richesse nationale à la défense. La loi de programmation militaire pour 2024-2030 prévoit d'augmenter les crédits du budget de la défense d'un peu plus de 3 milliards d'euros chaque année, pour atteindre autour de 68 milliards d'euros d'ici à la fin de la décennie.
François Bayrou souhaite ajouter une loi de réarmement ou de sécurité à ces chiffres. Le chef du gouvernement estime toutefois que cette “priorité” accordée à la défense devra se faire “sans abandonner le modèle social”. Pour le locataire de Bercy, suite à la hausse du chômage enregistrée fin 2024, le premier levier pour financer la défense nationale est le taux d’emploi.
L'exécutif réfléchit également à lancer de nouveaux "produits d'épargne" pour "financer certains programmes" de défense. Le gouvernement entend aussi faire appel aux banques, aux compagnies d'assurance et aux fonds d'investissement pour qu’ils investissent davantage dans les dépenses militaires.
La France pourrait également bénéficier d'une partie du plan à 800 milliards d’euros proposé par la Commission européenne. Ce projet envisage de mettre 150 milliards de prêts à disposition des Vingt-Sept pour financer le renforcement de leurs capacités militaires. Par ailleurs, Paris reste opposé à l’emploi des 235 milliards d’euros d’avoirs russes gelés pour financer la défense européenne. Actuellement, seuls les intérêts générés, qui représentent 2,5 à 3 milliards d'euros par an, servent à soutenir l'Ukraine.
Validation du plan de la Commission européenne pour la défense de l'UE
Réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles, les dirigeants des Vingt-Sept ont validé le plan de la Commission européenne baptisé RearmEurope, proposé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, quelques heures après l'annonce du gel de l’aide miliaire américaine à l’Ukraine.
Ce plan vise à mobiliser quelque 800 milliards d'euros, dont 150 milliards d'euros sous forme de prêts, pour renforcer les capacités de défense du Vieux Continent. Plusieurs pistes sont évoquées, dont la possibilité pour les Etats-membres d'accroître leurs dépenses militaires, sans que cela soit pris en compte dans le calcul de leur déficit. Cette possibilité offerte aux Etats-membres peut permettre de dégager quelque 650 milliards d'euros sur quatre ans.
La Commission européenne veut également mettre à disposition des Etats-membres quelque 150 milliards d'euros sous forme de prêts, pour les aider à financer en commun des investissements dans les secteurs les plus urgents comme la défense anti-aérienne, les missiles, les drones et les systèmes anti-drones ou encore les systèmes d'artillerie.
Rencontre entre Américains et Ukrainiens la semaine prochaine en Arabie saoudite
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé qu'il se rendrait en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier saoudien, avant une rencontre prévue dans ce pays entre des délégations américaine et ukrainienne.
L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a également déclaré qu'il rencontrerait une délégation ukrainienne la semaine prochaine en Arabie saoudite, afin de discuter d'un cessez-le-feu avec la Russie.
Le responsable américain a souligné que le président des Etats-Unis, Donald Trump, était satisfait de la lettre envoyée par Volodymyr Zelensky, à la suite de leur confrontation verbale à la Maison Blanche.
Deux établissements de haute sécurité pour les 200 narcotrafiquants les plus dangereux
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé sur le plateau du 20 Heures de France 2 que les deux établissements retenus pour accueillir les 200 narcotrafiquants les plus dangereux sont Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais et Condé-sur-Sarthe dans l’Orne. Les narcotrafiquants y seront transférés à partir du 31 juillet pour le premier et à partir du 15 octobre pour le second.
Le ministre de la Justice a expliqué qu'il fallait “rendre tout à fait hermétiques les deux établissements, renforcer les moyens, y mettre un certain nombre de personnels supplémentaires” et a dévoilé les détails de la reconversion pénitentiaire des deux prisons concernées. “À partir du mois d'avril, pour la prison du Pas-de-Calais, on sortira les détenus qui ne sont pas concernés. On fera pendant deux mois des formations pour les agents, une sécurité totale et les travaux. Et à partir du mois de mai-juin, les nouveaux détenus rentreront”.
Le garde des Sceaux a précisé que ces détenus pourront rester quatre ans dans ces prisons de haute sécurité, durée qui pourra être renouvelable.
Donald Trump remet en cause l'engagement américain dans l'Otan
Le président américain, Donald Trump, a une nouvelle fois remis en cause l'engagement américain au sein de l'Otan, estimant que les Etats-Unis ne devaient pas venir au secours des pays qui, selon lui, ne dépensent pas assez pour leur défense.
“S'ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre”, a déclaré le dirigeant républicain à la Maison Blanche, face à des journalistes, ajoutant “mon plus gros problème avec l'Otan, c'est que si les Etats-Unis avaient un problème et qu'on appelait la France ou d'autres pays que je ne nommerais pas en disant 'on a un problème', vous pensez qu'ils viendraient nous aider, comme ils sont censés le faire ? Je n'en suis pas sûr”.
Donald Trump avait déjà tenu des propos similaires lorsqu’il était candidat à l'élection présidentielle américaine. Les Etats-Unis, qui ont consacré près de 3,3% de leur PIB à la défense en 2024, critiquent depuis plusieurs années la faiblesse des dépenses militaires européennes.