Colère des agriculteurs : la Coordination rurale rejoint le mouvement
Baisse de 5% du remboursement des médicaments et des consultations médicales, Réaction de la Russie à l’utilisation de missiles à longue portée, Le ras-le-bol des maires de France
Colère des agriculteurs : la Coordination rurale rejoint le mouvement
À l’image des autres syndicats, la Coordination rurale est opposée à la signature par l'Union européenne d'un accord de libre-échange avec des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), mais elle demande aussi des baisses de charges et rejoint donc la mobilisation des agriculteurs se poursuivant en ce mardi 19 novembre.
Ce mouvement de protestation nationale est né de l'appel de syndicats rivaux. Aujourd’hui, la Coordination rurale entend remettre en question l'hégémonie de la FNSEA et fait monter la pression en évoquant le blocage du fret alimentaire. Deuxième syndicat agricole, la Coordination rurale tient son congrès annuel jusqu'à mercredi dans la Vienne.
Baisse de 5% du remboursement des médicaments et des consultations médicales
Faisant suite à l’examen de l'Assemblée, le Sénat se penche à son tour sur le budget de Sécurité sociale. En ouverture des débats, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a proposé une baisse de 5% du taux de remboursement des médicaments à compter de l'année prochaine. Le ticket modérateur sur les médicaments, c'est-à-dire le reste à charge pour les patients après le remboursement par l'Assurance-maladie, subirait ainsi une augmentation de 5%. Même proposition concernant le reste à charge sur les consultations médicales.
Ces déremboursements, qui ne figurent pas dans le texte mais seront actés par arrêté ministériel, entraîneront un « transfert vers les complémentaires santé ». En octobre, l'ancien ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, avait alerté sur une telle mesure et ses retombées potentielles sur le prix des mutuelles ou des complémentaires.
Que sont les marchés des crédits carbone ?
À l'occasion du premier jour de la COP29, les pays du monde entier ont adopté de nouvelles règles pour encadrer le marché controversé des crédits carbone. Les crédits carbone sont générés par des activités qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre comme la plantation d'arbres, la protection des écosystèmes absorbant le carbone comme les forêts ou les tourbières, le remplacement des cuisinières à bois ou encore le remplacement d'énergies polluantes, comme le charbon, par du solaire ou des éoliennes.
Un crédit équivaut à une tonne de CO2 empêchée de rentrer dans l'atmosphère ou éliminée de celle-ci, et peut être acheté par un acteur, qu'il soit étatique ou non, pour lui permettre de compenser ses propres émissions de CO2, c'est-à-dire de réduire sur le papier son empreinte carbone. Cette possibilité d'échange est apparue en 1997 suite au protocole de Kyoto. Le document parlait alors de « droits d’émissions » permettant « aux pays riches d’acheter des réductions d'émissions aux pays en développement, via des crédits carbone ». En 2015, à l'occasion de la signature de l'accord de Paris, deux nouveaux marchés du carbone, instaurés par l’article 6 du traité, les ont remplacés.
Mais le dispositif est vivement décrié. Si le paragraphe 6.1 de l'accord de Paris affirme que ces mécanismes « volontaires » ont pour vocation de « relever le niveau d’ambition » des pays, ses détracteurs dénoncent un passe-droit donné à certains pour ne pas réduire leurs propres émissions. Plusieurs études ont également montré l'inefficacité de nombreux projets, certifiés par des organismes privés peu rigoureux, souvent au détriment des populations locales.
Réaction de la Russie à l’utilisation de missiles à longue portée
Suite à l’autorisation offerte à l’Ukraine par les États-Unis d’utiliser des missiles à longue portée pour frapper le territoire russe, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a déclaré que « l'utilisation par Kiev de missiles de longue portée pour attaquer notre territoire signifierait la participation directe des États-Unis et de leurs satellites ainsi qu'un changement radical dans l'essence et la nature même du conflit ».
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov estime également que cette décision de Washington est de nature « à jeter de l'huile sur le feu » dans ce conflit qui dure depuis 1 000 jours.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait « une option ».
Parmi les missiles que pourraient utiliser les forces ukrainiennes figurent notamment les ATACMS (Army TActical Missile System) capable de toucher une cible distante jusqu'à 300 kilomètres.
Le ras-le-bol des maires de France avant l'ouverture de leur 106e congrès
Alors que la colère ne retombe pas malgré les tentatives de déminage du gouvernement, face à l'ampleur des restrictions budgétaires demandées aux collectivités en 2025 pour réduire le déficit public, les maires se retrouvent en congrès à Paris.
Une contribution de « cinq milliards d’euros » leur est demandée, soit « 12,5% de l'effort global d’économies » de 40 milliards d'euros, mais les associations d'élus évaluent plutôt la facture à 11 milliards d’euros.
Début septembre, l'accusation d'avoir fait déraper le déficit adressée par les précédents locataires de Bercy avait mis le feu aux poudres. Entre l'obligation de voter des budgets à l'équilibre et une dette stable depuis 30 ans, l’Association des Maires de France n’avait pas apprécié les reproches faits aux collectivités.
Un mois plus tard, la proposition de la Cour des comptes d'alléger de 100 000 fonctionnaires leurs effectifs pour éviter les doublons et économiser 4,1 milliards d'euros, puis l'annonce de mesures d'économies d'une ampleur inégalée sur un seul exercice budgétaire, n’arrangent rien aux relations entre État et collectivités.
La revue de presse du jour
L’invité du jour est Nicolas Framont. Après Parasites, ayant rencontré un succès auprès du public et de la critique, qui s’attaquait à l’analyse du fonctionnement des classes bourgeoises, Nicolas Framont continue de développer sa réflexion sur le capitalisme en étudiant le rôle et les conséquences de ce dernier dans la sphère professionnelle.
C’est dans le cadre de la sortie de son dernier livre développant ce thème « Vous ne détestez pas le lundi… Vous détestez la domination au travail » qu’Alexis le reçoit ce matin dans la revue de presse du Monde Moderne.