8-Mai : l'Europe célèbre les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale
Les chiffres effrayants des violences sexuelles contre les enfants, Nestlé doit retirer ses filtres interdits, Bruno Le Maire veut sauver ArcelorMittal, meurtre et momification à Nice.
8-Mai : l'Europe célèbre les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale
80 ans après la capitulation de l'Allemagne nazie face aux forces alliées, le 8 mai 1945, l'Europe célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au Royaume-Uni, les célébrations ont commencé dès lundi.
Le pays a en effet décidé d'organiser quatre jours de commémorations au lieu d'un, avec défilés militaires, fanfares et lecture d'extraits du discours du Premier ministre Winston Churchill au programme. Lundi, la famille royale a par ailleurs reçu des vétérans et personnalités ayant vécu la guerre de 1939-1945 pour une réception au palais de Buckingham.
Une parade d'avions modernes et d'époque a eu lieu et des fêtes ont été organisées dans les rues du pays ainsi que sur le HMS Belfast, le principal navire britannique de la Seconde Guerre mondiale conservé et amarré de façon permanente sur la Tamise.
30.000 coquelicots en céramique, emblème des soldats britanniques tués au combat depuis la Première Guerre mondiale, ont par ailleurs été déployés dans les douves de la célèbre Tour de Londres. Une cérémonie du souvenir a eu lieu à l'abbaye de Westminster, ainsi qu'un concert sur la place de Horse Guards Parade.
En France, des commémorations auront lieu sur tout le territoire en ce jour férié. A Paris, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie d'hommage national sur les Champs-Elysées. Le président de la République a déposé une gerbe au pied de la statue du général de Gaulle, place Clemenceau, avant de diriger une célébration militaire autour de l'Arc de Triomphe.
Le chef de l'Etat a prononcé un discours et une minute de silence a été observée. Environ 200 enfants ont chanté pour l'occasion, accompagnés du chœur de l'armée française et de près de 300 musiciens militaires issus de pays alliés.
En Allemagne, la question de célébrer ou non le 8-Mai est aujourd'hui encore délicate. Ce jour n'est d'ordinaire pas férié outre-Rhin, mais cette année il le sera exceptionnellement à Berlin, ville-Etat où la capitulation a été signée dans la nuit du 8 au 9 mai 1945. Cette décision avait déjà été prise en 2020, pour marquer les 75 ans de la fin du conflit.
Le président, Frank-Walter Steinmeier, a prononcé un discours sous le dôme du Reichstag, avant d'écouter des témoignages d'époque lus par des jeunes. Le chef d'Etat a également assisté à une célébration dans l'église du Souvenir de l'Empereur Guillaume, lieu emblématique de Berlin consacré à la paix et la réconciliation.
Le Parlement allemand a également prévu des commémorations en présence d'invités de haut rang, mais dont les ambassadeurs russes et bélarusses ont été exclus dans le contexte de la guerre en Ukraine.
La Pologne célèbre elle aussi le 8-Mai, mais seulement depuis 2015. Auparavant, en raison de son héritage soviétique, elle commémorait plutôt le 9 mai, jour de la victoire, comme une majorité de pays de l'ex-URSS.
Comme chaque année, la Russie célèbrera la fin de la Seconde Guerre mondiale le 9 mai et non le 8. Une grande parade militaire aura lieu sur la place Rouge à Moscou. Le président russe doit s'exprimer devant les troupes et les dirigeants d'une vingtaine de pays rassemblés pour l'occasion.
Les présidents chinois, Xi Jinping, et brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, seront présents, ainsi que ceux de pays traditionnellement alliés à la Russie tels que le Kazakhstan, le Bélarus, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, Cuba et le Venezuela. Malgré la politique d'isolement prônée par les Occidentaux, le Premier ministre slovaque Robert Fico - défiant les injonctions de Bruxelles - et le chef de l'Etat serbe Aleksandar Vucic sont également attendus, de même que le président des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, recherché par la justice bosnienne.
D'autres pays font le choix de commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale un tout autre jour. Ainsi, la Fête de la Libération a lieu le 25 avril en Italie, en souvenir d'une offensive de la résistance qui avait ce jour-là mis fin à l'occupation nazie dans plusieurs villes du nord du pays, à Milan, Turin et Gênes, en 1945. Les Pays-Bas et le Danemark célèbrent quant à eux le 5 mai, date des pourparlers de la capitulation allemande.
Les chiffres effrayants des violences sexuelles contre les enfants
Une étude publiée dans The Lancet met en lumière des statistiques effrayantes. Selon celle-ci, environ une femme sur cinq et un homme sur sept dans le monde a subi des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans.
Menés par des chercheurs de l’université de Washington à Seattle, ces travaux estiment le nombre de personnes ayant subi des violences sexuelles pendant l’enfance dans 204 pays, en exploitant les données d’études réalisées par l’OMS et les Nations Unies de 1990 à 2023.
Il en ressort que 18,9 % des femmes et 14,8 % des hommes ont été victimes de violences sexuelles avant l’âge de 18 ans à l’échelle mondiale, mais ces estimations, bien que globalement stables depuis 1990, varient très fortement d’une région et d’un pays à l’autre.
Aux Etats-Unis, la proportion de femmes ayant subi de telles violences est de 27,5 % contre 16,1 % des hommes, au Royaume-Uni de 24,4 % des femmes et 16,5 % des hommes. En Inde, elle grimpe jusqu’à 30,8 % des femmes mais est un peu inférieure pour les hommes, à 13,5 %. En France, l’étude estime qu’environ une femme sur quatre en ont été victimes et 13,8 % des hommes.
Alors que la toute première Conférence ministérielle mondiale sur l’élimination de la violence à l’égard des enfants a eu lieu en novembre 2024 à Bogota, en Colombie, les chercheurs jugent que protéger les enfants de la violence et atténuer ses effets cumulés sur la santé tout au long de la vie est un impératif moral.
Les préfets ordonnent à Nestlé le retrait des filtres interdits
Il aura fallu plus d’un an, depuis les premières révélations de la cellule investigation de Radio France et du journal Le Monde, pour que les autorités contraignent Nestlé à se conformer à la loi. Après un nouvel épisode de contamination dans l’usine, les hauts dirigeants de Nestlé Waters ont été convoqués par le préfet du Gard qui a remis à la directrice de l’entreprise, une lettre de mise en demeure, ordonnant le retrait de l’ensemble des systèmes de filtration interdits au sein de son usine de Vergèze.
Nestlé avait obtenu début 2023, de la part du gouvernement, une dérogation pour conserver des filtres non conformes dans ses usines, malgré les alertes de l’Agence de sécurité sanitaire, et du directeur général de la santé.
Dans les Vosges également, un arrêté préfectoral ordonne à Nestlé le retrait des filtres controversés de son usine de Vittel, et rejette toutes les demandes déposées par la société d’exploiter ses forages avec des systèmes de microfiltration. Néanmoins, cet arrêté ne semble pas avoir été publié au recueil des actes administratifs, comme la réglementation l’impose.
Dans les Vosges comme dans le Gard, Nestlé a deux mois pour se mettre en conformité avec les décisions des préfets. L’entreprise assure travailler de concert avec la préfecture des Vosges "à la validation par les autorités d’un dispositif alternatif permettant de continuer à assurer la sécurité sanitaire en toutes circonstances de la production des marques d’eau minérale naturelle qui y sont embouteillées".
Pour sauver ArcelorMittal, Bruno Le Maire propose une solution radicale
Entendu au Sénat par la commission d’enquête sur les aides publiques aux grandes entreprises, Bruno Le Maire, désormais conseiller spécial de l’entreprise néerlandaise de semi-conducteurs ASML, a affirmé que "tout doit être fait pour sauver le site ArcelorMittal de Dunkerque" sans aller jusqu’à une nationalisation ou "comme outil temporaire et de dernier recours" au cas où "Mittal ne respecterait pas ses engagements" vis-à-vis de l’Etat.
Selon l’ancien ministre, il faudrait "faire la jonction entre Mittal et un autre investisseur" mais ne pas donner "l’illusion que l’État pourrait être le gestionnaire d’un site sidérurgique". La nationalisation "ne peut en aucun cas être une solution pérenne".
Pour Bruno Le Maire, "les barrières tarifaires ne servant à rien" face au dumping chinois. "La seule bonne mesure qui doit être prise sans délai est une limitation drastique des contingents d’acier chinois arrivant sur le marché européen" car "la protection, ce n’est pas un gros mot, et il faut arrêter de penser qu’on ne peut réussir que par la compétitivité et la productivité".
Un gérant de bar condamné pour avoir tué et momifié un client dans du béton
La cour d’assises des Alpes-Maritimes a condamné à 30 ans de réclusion criminelle un gérant de bar de 58 ans qui avait tué un client dans un accès de rage et coulé son corps dans du béton. Le jury a aussi condamné à cinq ans de prison ferme un ancien boxeur de 38 ans présent la nuit du drame pour non-assistance à personne en danger et modification de la scène de crime. Les avocats des deux mis en cause ont annoncé leur intention de faire appel.
Le 6 février 2022, M’hand Goumiri avait quitté son appartement vers minuit, laissant son portable en charge, la télévision allumée et n’a plus jamais donné signe de vie. Très vite, l’enquête s’est portée sur le gérant de l’Atrium, un bar kabyle que le disparu fréquentait, à deux pas de la promenade des Anglais. Les deux hommes étaient brouillés et le soir de sa disparition, la victime avait appelé quatre fois le gérant.
En juin 2022, une perquisition dans le bar a permis aux enquêteurs de découvrir dans la cave un sarcophage en béton qui contenait le corps momifié du disparu. Le motif du différend entre les deux hommes reste un mystère mais selon le gérant, ce client le harcelait.
Le gérant, présenté comme sujet à des crises de colère et porté sur l’alcool, a assuré avoir voulu "corriger" l’homme sans le tuer. Le boxeur, qui comparaissait libre mais a fait l’objet d’un mandat de dépôt après le verdict, a raconté avoir tenté un massage cardiaque mais avoir eu trop peur du gérant et de son pistolet pour intervenir dans les toilettes, prévenir les secours ou refuser d’aider à nettoyer le sang et descendre le corps à la cave.